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Le principal socle de l'unité de la France est un universalisme dont les présupposés ne sont pas aussi universels qu'il y paraît. L'imposition séculaire de ce " franco-universalisme ", au nom et au moyen de la langue " française ", est pour beaucoup dans l'asymétrie culturelle et littéraire, unique au monde, entre la Mère-Patrie et ses satellites " francophones ", à commencer par la Belgique et la Suisse.
C'est ce que tente de montrer ce livre en se penchant sur la presse littéraire française (1944-1960) qui, pour la première fois, fait l'objet d'une étude d'ensemble. Les discours sur la Belgique et " ses " littératures forment un analyseur puissant des enjeux symboliques et matériels qui sous-tendent les " relations littéraires " ou, mieux, les rapports de force littéraires franco-belges (franco-suisses, etc.).
C'est d'abord dans la position de chaque organe de presse par rapport à ses concurrents que réside l'explication de sa tendance à produire de la violence symbolique. Ainsi, les questions de littérature comparée et d'histoire littéraire que pose ce livre ne peuvent être dissociées d'interrogations relevant de l'histoire des intellectuels et de la sociologie de la culture et de la littérature.