Ce récit autobiographique, révélé au monde en sa version authentique après la dernière guerre seulement, a eu en son temps un énorme succès avant de connaître l'oubli. Jean Raspail, préfacier de la présente réédition, le considère pourtant comme l'un des plus grands récits d'aventure vécue de ce siècle.
Un jeune allemand de bonne famille, natif de Saint-Pétersbourg, cherche à franchir clandestinement la frontière russe au début de la Grande Guerre, pour rejoindre la terre de ses ancêtres. Capturé par une patrouille, il est envoyé au bagne en Sibérie. Et l'on découvre, à suivre son itinéraire insensé, que les horreurs de notre siècle ne datent pas de la dernière pluie. La traversée des vastes solitudes sibériennes (déjà) où des chefs sadiques organisent méthodiquement la mort de prisonniers, les wagons à bestiaux scellés par le froid où l'on entasse tout un peuple hagard, bientôt promis à l'agonie... Autant d'images atroces que Kröger aura à vivre, et qui ne relève ni du crime nazi ni de la terreur stalinienne, mais de cette bonne vieille Russie des tsars qui dès le début de ce siècle entrait dans la modernité à sa façon: dans le désordre d'une fin de règne marquée par la guerre, les règlements de compte politiques, la violence sociale, la famine...
Et pourtant ces pages ne sont pas toutes de noirceur. Car nous sommes en Russie justement, où un peuple à l'âme vaste s'étonne chaque jour d'avoir reçu en partage cette terre où l'horizon ne se referme sur rien. Comme si la violence du crime organisé se trouvait tempéré ici par l'immensité de la taïga - et par les généreux débordements du cœur.
Ce récit autobiographique, révélé au monde en sa version authentique après la dernière guerre seulement, a eu en son temps un énorme succès avant de connaître l'oubli. Jean Raspail, préfacier de la présente réédition, le considère pourtant comme l'un des plus grands récits d'aventure vécue de ce siècle.
Un jeune allemand de bonne famille, natif de Saint-Pétersbourg, cherche à franchir clandestinement la frontière russe au début de la Grande Guerre, pour rejoindre la terre de ses ancêtres. Capturé par une patrouille, il est envoyé au bagne en Sibérie. Et l'on découvre, à suivre son itinéraire insensé, que les horreurs de notre siècle ne datent pas de la dernière pluie. La traversée des vastes solitudes sibériennes (déjà) où des chefs sadiques organisent méthodiquement la mort de prisonniers, les wagons à bestiaux scellés par le froid où l'on entasse tout un peuple hagard, bientôt promis à l'agonie... Autant d'images atroces que Kröger aura à vivre, et qui ne relève ni du crime nazi ni de la terreur stalinienne, mais de cette bonne vieille Russie des tsars qui dès le début de ce siècle entrait dans la modernité à sa façon: dans le désordre d'une fin de règne marquée par la guerre, les règlements de compte politiques, la violence sociale, la famine...
Et pourtant ces pages ne sont pas toutes de noirceur. Car nous sommes en Russie justement, où un peuple à l'âme vaste s'étonne chaque jour d'avoir reçu en partage cette terre où l'horizon ne se referme sur rien. Comme si la violence du crime organisé se trouvait tempéré ici par l'immensité de la taïga - et par les généreux débordements du cœur.