Le Sud ou l'Autre. La France et son Midi

Par : Robert Lafont

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  • Nombre de pages131
  • PrésentationBroché
  • Poids0.225 kg
  • Dimensions15,0 cm × 23,0 cm × 1,0 cm
  • ISBN2-7449-0509-7
  • EAN9782744905094
  • Date de parution01/09/2004
  • CollectionLes écritures du Sud
  • ÉditeurEdisud

Résumé

La France s'est faite d'un Nord (" la vraie France " selon Michelet) et d'un Midi, qui pour l'essentiel est le pays d'une autre langue, la langue d'oc, d'une autre culture et d'un autre " tempérament ". Tout le monde sait cela et l'éprouve. Mais l'officialité depuis toujours l'étouffe, et du même coup maintient au " secret d'Etat " la création originale qu'exprime une littérature occitane de niveau européen. L'auteur de ce livre entend aller plus loin qu'une dénonciation de cette mise aux oubliettes et des attitudes répulsives si répandues, tournant parfois au " racisme intérieur ", qui font du Méridional la " tête de Teur " du préjugé français. Il veut montrer quelles distorsions ce préjugé entretient au cœur même du sentiment national, comment l'absence d'une reconnaissance de l'Autre, du Midi, crée un malaise de la conscience collective, qui résonne dans des œuvres de la littérature de France. Il choisit pour cela trois grands moments de la genèse du fait national. Au XVIe siècle, entre 1100 et 1150, le pays d'oc prend une avance littéraire fulgurante. Le Nord français l'imite avec retard, comme le reste de l'Europe. Ainsi les trouvères se mettent à l'école des troubadours. Cela est généralement reconnu. Dans le domaine de la création narrative et épique, il en serait de même si une vague d'oïl ne submergeait pas la création méridionale à partir du XIIIe siècle. Il en résulte une occultation qui sera vigoureusement interprétée par le nationalisme des XIXe et XXe siècles comme une carence. Ainsi se met en place un couple idéologique : le Midi est lyrique, raffiné et féminin, châtré en somme, le Nord est héroïque, brutal et mâle, et l'enseignement éduquera les Français au Nord seul, responsable de " l'épopée nationale ". Au XVIe siècle, au sortir des guerres de Religion, qui ont vu au Sud des poussées d'autonomisme, une littérature d'oc se reconstitue autour principalement d'Henri III de Navarre, le " héros gascon ". Elle débordera sur le XVIIe jusqu'à la glaciation du classicisme parisien et versaillais. Dans ce mouvement, Paris va traiter le héros du Sud en anti-héros, pleutre burlesque et menteur intempérant. A l'école de d'Aubigné, le Nord se réserve l'" être " et enferme le Midi dans le " paraître ". Le type du gascon ridicule va, jusqu'à la Révolution, peupler le Sud de la France de personnages vains pour le divertissement du Nord, et finalement de tout le pays, car les Occitans finissent par entrer dans le jeu et le masque. Au XIXe siècle, la France s'industrialise et crée autour de Paris, seul lieu de pouvoir, une classe bourgeoise qui porte la nation moderne. Pour celle-ci, le Midi devient un pays lointain, paré des charmes du climat et d'une vie rurale traitée parfois en sauvagerie, parfois en idylle. Parallèlement, la vague européenne des nationalités éveille une nouvelle littérature d'oc qui atteint un sommet avec Mistral. La résonance de l'entreprise félibréenne, tenue à l'écart et moquée, donne naissance dans les lettres françaises à des écrivains à conscience tordue, qui donnent à voir un Midi spectaculaire, farouchement aimé et impudemment galvaudé. Trois auteurs provençaux servent à approfondir l'analyse du " mal d'être " méridional jusqu'à un mal intime du sujet écrivant : Daudet, Giono et Pagnol.
La France s'est faite d'un Nord (" la vraie France " selon Michelet) et d'un Midi, qui pour l'essentiel est le pays d'une autre langue, la langue d'oc, d'une autre culture et d'un autre " tempérament ". Tout le monde sait cela et l'éprouve. Mais l'officialité depuis toujours l'étouffe, et du même coup maintient au " secret d'Etat " la création originale qu'exprime une littérature occitane de niveau européen. L'auteur de ce livre entend aller plus loin qu'une dénonciation de cette mise aux oubliettes et des attitudes répulsives si répandues, tournant parfois au " racisme intérieur ", qui font du Méridional la " tête de Teur " du préjugé français. Il veut montrer quelles distorsions ce préjugé entretient au cœur même du sentiment national, comment l'absence d'une reconnaissance de l'Autre, du Midi, crée un malaise de la conscience collective, qui résonne dans des œuvres de la littérature de France. Il choisit pour cela trois grands moments de la genèse du fait national. Au XVIe siècle, entre 1100 et 1150, le pays d'oc prend une avance littéraire fulgurante. Le Nord français l'imite avec retard, comme le reste de l'Europe. Ainsi les trouvères se mettent à l'école des troubadours. Cela est généralement reconnu. Dans le domaine de la création narrative et épique, il en serait de même si une vague d'oïl ne submergeait pas la création méridionale à partir du XIIIe siècle. Il en résulte une occultation qui sera vigoureusement interprétée par le nationalisme des XIXe et XXe siècles comme une carence. Ainsi se met en place un couple idéologique : le Midi est lyrique, raffiné et féminin, châtré en somme, le Nord est héroïque, brutal et mâle, et l'enseignement éduquera les Français au Nord seul, responsable de " l'épopée nationale ". Au XVIe siècle, au sortir des guerres de Religion, qui ont vu au Sud des poussées d'autonomisme, une littérature d'oc se reconstitue autour principalement d'Henri III de Navarre, le " héros gascon ". Elle débordera sur le XVIIe jusqu'à la glaciation du classicisme parisien et versaillais. Dans ce mouvement, Paris va traiter le héros du Sud en anti-héros, pleutre burlesque et menteur intempérant. A l'école de d'Aubigné, le Nord se réserve l'" être " et enferme le Midi dans le " paraître ". Le type du gascon ridicule va, jusqu'à la Révolution, peupler le Sud de la France de personnages vains pour le divertissement du Nord, et finalement de tout le pays, car les Occitans finissent par entrer dans le jeu et le masque. Au XIXe siècle, la France s'industrialise et crée autour de Paris, seul lieu de pouvoir, une classe bourgeoise qui porte la nation moderne. Pour celle-ci, le Midi devient un pays lointain, paré des charmes du climat et d'une vie rurale traitée parfois en sauvagerie, parfois en idylle. Parallèlement, la vague européenne des nationalités éveille une nouvelle littérature d'oc qui atteint un sommet avec Mistral. La résonance de l'entreprise félibréenne, tenue à l'écart et moquée, donne naissance dans les lettres françaises à des écrivains à conscience tordue, qui donnent à voir un Midi spectaculaire, farouchement aimé et impudemment galvaudé. Trois auteurs provençaux servent à approfondir l'analyse du " mal d'être " méridional jusqu'à un mal intime du sujet écrivant : Daudet, Giono et Pagnol.
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