Aimer ses amis par-delà les siens, voire davantage, est un choix difficile, périlleux, douloureux.
Un chemin beau mais arpenté ! Il esquinte la jambe, ensoleille le cœur et l'esprit, et fait l'âme vulnérable.
Non, l'amour ne rend pas fort, comme le prétendent certains poètes. Il arrive que celui que l'on ressent pour une femme nous donne des ailes d'épervier, de gerfaut ; mais dès que cette libido de basse psychologie se hisse vers les hauteurs universelles - sur des portées musicales - on n'a plus le droit de se prendre pour un foudre des airs. Il nous est enfin admis d'être faible.
On se réduit alors à une chose fragile et qui tremble. Un arpenteur timide gravissant avec quelques pruneaux secs, une tartine de beurre et de miel, quelque sommet alpin ; ou, plus modestement, le mont Ventoux, dans le Vaucluse, qui émut tant l'Italien Pétrarque, amoureux d'une Laure devenue célèbre grâce à lui. Le poète a tellement enrichi sa poésie d'une culpabilité d'essence augustinienne que l'on crierait : " Encore un Méditerranéen calviniste avant l'heure ! "
Le chagrin ronge l'âme, il l'affaiblit, l'allège et l'élève.
François d'Assise m'enseigne que cela peut aussi se faire avec une espèce de gaieté diffuse, accompagnée du trille du merle, du hurlement du loup dans une cheminée d'hôtel où l'on a oublié d'allumer le bois de l'olivier.
Aimer ses amis par-delà les siens, voire davantage, est un choix difficile, périlleux, douloureux.
Un chemin beau mais arpenté ! Il esquinte la jambe, ensoleille le cœur et l'esprit, et fait l'âme vulnérable.
Non, l'amour ne rend pas fort, comme le prétendent certains poètes. Il arrive que celui que l'on ressent pour une femme nous donne des ailes d'épervier, de gerfaut ; mais dès que cette libido de basse psychologie se hisse vers les hauteurs universelles - sur des portées musicales - on n'a plus le droit de se prendre pour un foudre des airs. Il nous est enfin admis d'être faible.
On se réduit alors à une chose fragile et qui tremble. Un arpenteur timide gravissant avec quelques pruneaux secs, une tartine de beurre et de miel, quelque sommet alpin ; ou, plus modestement, le mont Ventoux, dans le Vaucluse, qui émut tant l'Italien Pétrarque, amoureux d'une Laure devenue célèbre grâce à lui. Le poète a tellement enrichi sa poésie d'une culpabilité d'essence augustinienne que l'on crierait : " Encore un Méditerranéen calviniste avant l'heure ! "
Le chagrin ronge l'âme, il l'affaiblit, l'allège et l'élève.
François d'Assise m'enseigne que cela peut aussi se faire avec une espèce de gaieté diffuse, accompagnée du trille du merle, du hurlement du loup dans une cheminée d'hôtel où l'on a oublié d'allumer le bois de l'olivier.