Le mot de pauvreté : titre étrange. Qui d'emblée récuse le jeu illusionniste de l'écriture et consent à donner le poème pour ce qu'il est : fait de mots, seulement de mots - même si les plus lumineux. Et qui d'emblée récuse l'idée même de tout accomplisse-ment par les mots : les mots ne sont à proprement parler que pauvreté. Il n'y a en eux de richesse, de plénitude que pour autant que nous nous aveuglons.
Dire donc cette pauvreté inhérente aux mots, et rien de plus : "il n'y a rien à dire de plus / que ce qui manque par-dessus tout // si quelque chose est vrai / c'est la pauvreté". Car il n'y a de parole vraie que celle qui consent sa propre pauvreté : "la pauvreté est une conscience / sans prétention" Qui renonce à feindre, à briller. Qui laisse les choses être ce qu'elles sont : "un mot de pauvreté ne construit rien / par-dessus le vide / qui fait peur // sinon ce serait abandonner / la pauvreté" Car les choses ne sont rien que l'on pourrait dire : "tout le travail est de / comprendre que rien n'est pas une idée / rien n'est rien d'abstrait" Les choses ne sont que les choses, si pauvres que nous ne savons rien en dire et qu'incapables de faire face à ce rien nous en faisons une idée : "ni échec ni succès : une langue / pauvre ne serait plus dupe d'elle-même // (celui qui parle en croyant / ce qu'il dit / croit en la richesse)" Mais voulons-nous vraiment comprendre ? On dirait que sans cesse "la pauvreté s'éloigne // nous / entretenons / les clôtures" .
Le mot de pauvreté : titre étrange. Qui d'emblée récuse le jeu illusionniste de l'écriture et consent à donner le poème pour ce qu'il est : fait de mots, seulement de mots - même si les plus lumineux. Et qui d'emblée récuse l'idée même de tout accomplisse-ment par les mots : les mots ne sont à proprement parler que pauvreté. Il n'y a en eux de richesse, de plénitude que pour autant que nous nous aveuglons.
Dire donc cette pauvreté inhérente aux mots, et rien de plus : "il n'y a rien à dire de plus / que ce qui manque par-dessus tout // si quelque chose est vrai / c'est la pauvreté". Car il n'y a de parole vraie que celle qui consent sa propre pauvreté : "la pauvreté est une conscience / sans prétention" Qui renonce à feindre, à briller. Qui laisse les choses être ce qu'elles sont : "un mot de pauvreté ne construit rien / par-dessus le vide / qui fait peur // sinon ce serait abandonner / la pauvreté" Car les choses ne sont rien que l'on pourrait dire : "tout le travail est de / comprendre que rien n'est pas une idée / rien n'est rien d'abstrait" Les choses ne sont que les choses, si pauvres que nous ne savons rien en dire et qu'incapables de faire face à ce rien nous en faisons une idée : "ni échec ni succès : une langue / pauvre ne serait plus dupe d'elle-même // (celui qui parle en croyant / ce qu'il dit / croit en la richesse)" Mais voulons-nous vraiment comprendre ? On dirait que sans cesse "la pauvreté s'éloigne // nous / entretenons / les clôtures" .