N’ayant aucune référence cinématographique ni littéraire à ce sujet, je découvre ce livre recommandé par Violaine (notre charmante bibliothécaire).
Dès la première page, je monte mon propre film : le bar du Tapioca (référence aux divers coups de poings échangés et par conséquence dents tombées ????) sombre, glauque : Le Tapioca était un bar qui avait vraiment du caractère. « Ses murs étaient jaunes, et pas d’un jaune agréable : plutôt un jaunâtre de fumée de cigarette. ». Les consommateurs : « Dans ce bar, personne n’aimait les inconnus. Les inconnus n’apportaient
que des problèmes. On ne pouvait pas se fier à eux. »
Pour moi, cela devait se passer dans les années 60, cela seyait bien à ce bar de Santa Mondega, ville d’Amérique du Sud oubliée du reste du monde !!! Surtout lorsque arrive un homme totalement encapuchonné, un inconnu bien sûr, et, ce qui devait arriver….. Les démons sont lâchés. Et oui, car il y a des démons, des vampires, des voleurs, des tueurs, un sosie d’Elvis, Terminator, des moines champions en arts martiaux, des cow-boys, des policiers dignes ou indignes de ce nom et beaucoup d’autres. Ah oui, il y a bien sûr, l’histoire d’amour, mais, même là…..
M. Anonyme nous fait changer le décor lorsque se présente l’inspecteur Miles Jensen « inspecteur en chef des enquêtes surnaturelles » mandaté par le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique avec son ordinateur !
Voilà le melting-pot délirant dans lequel je plonge. Outre la pléthore de « participants » l’action ne ralentit jamais, même pas le temps de reprendre son souffle. Le style direct et détaillé permet de bien visualiser les scènes. Un vrai travail de metteur en livre. Cela ferait un film de dingue, mais attention l’accumulation des scènes pourrait en faire un film de série Z.
Ça défouraille, ça tire, ça tue à chaque page et par lot, tant et si bien que je me suis demandée qui resterait à la fin…. Mais M. Anonyme a trouvé la parade pour avoir du vivant en fin de livre prêt pour le second opus.
L’auteur s’est lâché, a dû se régaler. Si vous cherchez un scénario une histoire bien ficelée, logique, lecteur, passe ton chemin. Si tu acceptes de te laisser porter des dialogues et un vocabulaire fleuri (à minima), une histoire déjantée et sans logique alors, ne boude pas ton plaisir, fais comme moi et tu passeras un sacré bon moment.
Je vais attendre le manque afin ne pas perdre mon enthousiasme pour la lecture du second tome.
Si je vous disais que je me moque de connaître l’identité de M. Anonymous ! Je pense même que cela me dérangerait.
J’oubliais, le livre sans nom dans le livre signe l’arrêt de mort de toute personne l’ayant lu. Vous vous ne risquez rien, sauf si vous êtes dans le livre sans nom dans le livre sans nom !!
Et oui, ça rend dingue un tel délire.
Sur ce, je vous souhaite une très bonne lecture jubilatoire.
Il était une fois à Santa Mondega, ville perdue d'Amérique latine, des moines guerriers, un peu stupides, qui recherchaient un pendentif surnaturel, quelques chasseurs de primes amateurs, un tueur en série (Bourbon Kid), un agent spécial (le modèle Mulder), un couple qui s'aime beaucoup (et du coup souvent excité), un patron de bar miteux (le Tapioca) qui connait tout le monde, un Elvis tueur professionnel, un mystérieux livre sans nom et quelques créatures diaboliques pour donner un léger gout pimenté.
Rajoutez à cela un rythme effréné et vous obtiendrez une histoire plutôt séduisante et kitch à souhait. Le Livre sans nom est objet de discussions : certains y voient une imposture, quand d'autres le considèrent comme un chef d'œuvre du genre... A lire donc.