Le dernier gardien d'Ellis Island

"Ses choix les plus terribles" : ah bon ! Je n'en ai noté qu'un, et encore, j'aurai fait le même choix que lui sans que cela me paraisse si terrible. Alors oui, cette lecture ne m'a pas bouleversée. J'attendais de visiter le bâtiment d'Ellis Island : son hall d'entrée immense, ses couloirs et ses pièces froides, le circuit des immigrants avant le Grall de la Porte d'Or. Car Mon cher et tendre et moi avons eu la chance de visiter les lieux au petit matin, avant la horde de touristes et de scolaires. J'aurais aimé retrouver cette ambiance si particulière, ou alors quelque chose de complètement différent, mais bien vivant. L'auteure nous offre plutôt le portait d'un personnage, certes important dans la hiérarchie du lieu, mais que j'ai trouvé détaché des hordes d'immigrants qu'il était chargé de recevoir. Et puis il ne peut imaginer une seconde que son amour interdit ai pu aller plus loin que Manhattan. Et Dieu sait que ce pays est immense..... Vous l'aurez compris, je suis passée complètement à côté de ce roman. Tant pis pour moi. L'image que je retiendrai : Celle de la tombe de Paolo, un peu à l'écart des autres, sur cette île bientôt abandonnée. http://motamots.canalblog.com/archives/2014/11/22/30963451.html

Et voila un petit livre qui ne paye pas de mine mais qui incite à l'ouvrir, le lire et je serais même tenté de dire à le relire. Une plume légère et belle, travaillée et fluide, des pages qui défilent et de l'émotion qui grandit. Comme je l'ai déjà dit dans une précédente critique, ce livre va crescendo. On m'avait vanté le côté poétique de l'écriture de Gaelle Josse. J'ai eu peur du coup que ses livres soient inaccessibles. J'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce roman tant les premières pages sont remplies d'information et tant je n'étais pas habitué à une telle écriture. Une alternance de phrases longues et de phrases courtes, des mots recherchés et des passages qui m'ont donné envie de lire à voix haute tellement le rythme était mélodieux. Mieux vaut ne pas être trop fatigué pour profiter au maximum de cette prose. Mais par la suite, tout coule comme un récit ?un (roman ?ou une fiction? on se demande sérieusement par moment tellement les descriptions sont fouillées et précises. Tout parait si vrai... Les événements s'enchainent et on tourne les pages de plus en plus vite. Cette histoire de M.John Mitchell, dernier directeur de la prison de Ellis Island est remarquable. Autant dans sa narration que dans l'empathie, le remord ou la tristesse de cet homme, dernier "survivant" de ce drôle d'endroit. Ce journal chronologique, écrit dans les 8 derniers jours de son travail sur l'ile, est remarquable. Ses joies, ses peines, ses erreurs, ses amours... son côté profondément humain, tout y passe. Et que dire de cette histoire avec Nella ou l'auteure laisse transparaitre la faiblesse de l'homme mais aussi (et surtout?) son humanité, sa grandeur.. Chapeau bas! Je remercie également l'auteur pour le dernier chapitre où elle nous livre son ressenti et le pourquoi de ce livre. Ca permet d'éclairer notre propre lanterne et de répondre à de nombreuses questions que je me posais. Comme les autres, je referme ce livre enthousiaste et bouleversé. Je vous le conseille très vivement. 2h de pur bonheur.

Enorme coup de cœur. Neuf jours c’est le temps qu’il reste à John Mitchell sur le centre d’immigration d’Ellis Island avant la fermeture définitive du site qui a vu passer tant d’hommes, de femmes et d’enfants porteurs de rêves et d’espoir vers cette Amérique qu’ils considéraient comme la terre promise. Ils avaient voulu fuir la misère, la faim, la dictature, ou la guerre et s’étaient entassés sur les bateaux. Ellis Island ouvrirait les portes de cet eldorado aux plus chanceux, aux plus « normaux », les autres refoulés repartiraient vers cette vie qui leur faisait horreur. Sur cette île aujourd’hui désertée, John Mitchell se souvient. Il couche sur le papier tout ce qu’il a dans le cœur, ses bonheurs, ses erreurs, ses regrets. Deux femmes magnifiques ont bouleversé sa vie, Liz son épouse et Nella, l’immigrante Italienne dont le souvenir est pour lui une brûlure au fer rouge. Ce livre, je me répète, est un énorme coup de cœur, un joyau de délicatesse et de sensibilité. J’ai été émue par ces destins tragiques. Je ne sais quel intérêt vont porter les média à ce livre dans le maelstrom de la rentrée littéraire, mais, faites-moi confiance, ne passez pas à côté de ce bijoux.