En cours de chargement...
A partir de la crise de l'ordre colonial, et durant plus d'un demi-siècle, au Rio de la Plata la guerre fit rage de manière permanente. Tout au long de cette période d'instabilité politique profonde, la guerre était placée au centre de la vie sociale et la population locale était massivement mobilisée. l'Etat central s'écroula sous le poids des guerres intestines et l'immense territoire se fragmenta en un nombre d'entités belligérantes.
Ce livre analyse les conditions sociales de cet état de guerre totale et persistante. Il aborde premièrement l'évolution des valeurs, des pratiques et des discours sociaux qui permirent à la société locale d'adopter l'activité guerrière en tant que nouvelle raison d'être. Il étudie ensuite les forces de guerre elles-mêmes : leurs méthodes de mobilisation et d'entraînement des troupes, leurs tactiques et leurs manières de combattre.
On découvre ainsi le mode de fonctionnement d'une véritable société en armes où les armées régulières coexistaient avec une foule de forces militaires intermittentes (des guérillas, des bandes indigènes, des milices, des corps francs). L'identification des dynamiques propres à cette "société guerrière" permet de comprendre jusqu'à quel point ses éléments constitutifs reproduisaient et propageaient l'état de guerre lui-même.
Cet ouvrage est issu d'une thèse de doctorat en Histoire et Civilisations, soutenue le 19 janvier 2010 devant l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris. Cette thèse, réalisée sous la direction de Juan Carlos Garavaglia, a reçu le Prix d'Histoire Militaire 2010 décerné par le Ministère de la Défense.