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À découvrir
Quand le narrateur, jeune homme à la dérive et intermittent de la poésie, rencontre
un épicier 'visionnaire' qui rêve de devenir millionnaire, un duo improbable se forme.
C'est le début d'une vie de magouille, une folle course aux thunes frôlant le délire.
Et tout commence le jour de 'La sainte touche', le jour des 'allocs'
L'écriture et les personnages truculents de Djamel Cherigui font de ce livre une pépite.
Un "parlé" très argotique, ma foi très plaisant, et qui coule bien.
Heureusement, car si tout est dans le style, l'histoire est un tantinet surannée...
Un défi au roman "professionnel".
La sainte touche
Un phrasé comme une pulsation, des mots comme une artillerie qui pétarade dans tous les coins, une poésie de bras cassés et d’idéaliste à la petite semaine, comme de la gnôle qui rend furieuse la gorge, un mélange d'argot à l'ancienne, de langage de rue, des excès partout, une gouaille aussi rageuse qu'intelligente, c'est Chateaubriand qui userait du contemporain, c'est Blondin et les bars-tabac, c'est les bas-fonds et des projets invraisemblables.
On se débrouille comme on peut quand on n’a pas la thune, on s’invente des sommets à peu près inatteignables, parce que c’est toujours pareil quand on vient de tout en bas. On se casse pas mal la gueule. Mais on se remet toujours en selle.
La langue de Djamel Cherigui est sans frontières, sans limites. Une langue qui suce les os et qui laisse le squelette blanchi. Qui dézingue tout ce qui se trouve sur son passage. Une langue faite de frénésie et d’angoisse. De cocasse et de pots cassés.
C'est beau, c’est riche, c'est vital dans l'élan.
Un plaisir d'exister grâce et pour l'écriture. Une jubilation de la première à la dernière page.