Comment un si petit être, émettant si peu de signes, pouvait-il lui donner cette impression de discret équilibre, de nécessité fragile mais heureuse ? Le sentiment confus que tout pouvait se résumer à ce va-et-vient entre la librairie et l'hôpital s'intensifiait encore en passant, Eva à ses côtés, du centre spécialisé à la nature sauvage\".","offers":{"@type":"Offer","priceCurrency":"EUR","price":8,"url":"/livres/la-petite-chartreuse-9782070313303.html","availability":"https://schema.org/InStock"},"datePublished":"2005-02-10","isbn":"2-07-031330-1","publisher":{"@type":"Organization","name":"Gallimard"},"author":{"@type":"Person","name":"Pierre Péju","url":"/auteur/137803/pierre+péju"},"aggregateRating":{"@type":"AggregateRating","ratingValue":"4","ratingCount":"3"},"review":[{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":" ."},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"5"},"reviewBody":"ma chronique: http://www.lesmiscellaneesdepapier.com/la-petite-chartreuse-pierre-peju.html\r\n\r\nLe mot de la fin : La force de l’auteur réside dans son style d’écriture relevant de la poésie et du conte. Le caractère sans concessions des personnages et la triste réalité de leur vie, bouleversent. La fin de l’ouvrage m’a particulièrement troublée, des sentiments profonds sont vécus à la lecture de ces pages aussi dures soient-elles. Mais ce que j’en retiens par-dessus tout c’est la force des liens tissés à la plume littéraire, qui peut unir des êtres aussi solitaires !"},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Bruno RONDEAU"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"5"},"reviewBody":"Eva sort de l’école et, paniquée par le retard de sa mère, traverse brutalement la route et heurte la camionnette d’Etienne Vollard, libraire solitaire. Après une nuit passée dans la grande chartreuse, submergé par l’horreur, Vollard se rend à l’hôpital dès le lendemain. Il va faire la rencontre de la mère d’Eva en proie elle aussi à une énorme solitude. Eva est dans le coma et Vollard va lui rendre visite tous les jours et lui conter des histoires qu’il connait par cœur jusqu’au jour où la fillette va reprendre connaissance. Mais les séquelles de l’accident vont la plonger dans un silence irréversible. Depuis l’accident, Vollard change. Il délaisse les livres pour s’occuper de la fillette et va se réapproprier la vie au contact d’Eva et d’une nature luxuriante jusqu’à enfin ressentir un certain apaisement. \r\nL’écriture est précise et particulièrement soignée. Les amateurs de littérature vont se régaler. La mémoire prodigieuse de Vollard redonne vie aux écrivains et j’ai apprécié particulièrement les citations de romans qui surgissent sans noms d’auteurs ou de références, comme un labyrinthe littéraire. Des phrases totalement épurées, sans verbe, réduites au plus strict minimum donne une grâce, une pureté poétique et un style hors norme, dense et nerveux. \r\n"},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"mimipinson"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"5"},"reviewBody":" Étonnante rencontre entre Vollard, le libraire original, et Éva, petite fille au destin funeste, un jour à la sortie de l’école. A ces deux-là, ajoutons Thérèse la maman, elle aussi curieux personnage.\r\nCe livre, est la rencontre de trois êtres esseulés, emmurés. Trois solitudes qui provoqueront leur perte.\r\nÉva la petite, livrée le plus souvent à elle-même, privée de la parole à la suite d’un tragique accident, et qui finira plongée dans un profond mutisme.\r\nThérèse, seule à élever son enfant, mère lointaine qui se fuit autant qu’elle fuit sa fille. Thérèse, la femme fantasque, qui n’ose ou ne sait pas parler à Eva alors qu’elle en a cruellement besoin.\r\n« Elle sait qu’on ne peut pas laisser à l’abandon une fillette qui n’a au monde que sa maman. Elle fait ce qu’elle peut pour se convaincre qu’elle est la mère d’une petite fille nommée Éva, il y a dix ans. »\r\nEt puis Vollard, le libraire, réfugié lui aussi dans la solitude des livres et des mots. Vollard, qui, tel un père de substitution, aura les mots et les gestes à l’endroit d’Eva, et de sa mère.\r\nEn dépit de la tristesse évidente de cette histoire, ce livre n’en reste pas moins lumineux. L’écriture fluide et nerveuse sait se faire discrète pour laisser le lecteur se délecter des mots, des évocations d’une région superbe qu’est la Grande Chartreuse, et lui laisser le temps de se laisser aller, tout simplement.\r\nLa tendresse un peu gauche et maladroite de Vollard est touchante. De la même manière que l’est la désinvolture de Thérèse qu’il m’a été impossible de blâmer ; peut-être parce qu’on ne sait pas grand-chose d’elle. Alors que de Vollard, nous en savons plus, et que cela explique aussi son univers si réduit.\r\nCe livre tendre, triste, et sensible à l’extrême se lirait presque « clandestinement » , pour coller à son atmosphère si particulière."}]}
"Pour Vollard, Eva devenait la petite Chartreuse. Silencieuse sans en avoir fait le voeu. La très pâle moniale. L'enfant cloîtrée. L'enfant privée de voix et de joie, privée d'enfance. Mais au fil de ces errances dans la Chartreuse, bizarrement, ce n'était pas le poids écrasant et absurde de l'accident que Vollard ressentait en compagnie de la petite fille, mais un inexplicable allègement, un soulagement, un apaisement dû à ce rituel de marche lente, de silence, de contemplation de choses infimes. Comment un si petit être, émettant si peu de signes, pouvait-il lui donner cette impression de discret équilibre, de nécessité fragile mais heureuse ? Le sentiment confus que tout pouvait se résumer à ce va-et-vient entre la librairie et l'hôpital s'intensifiait encore en passant, Eva à ses côtés, du centre spécialisé à la nature sauvage".
"Pour Vollard, Eva devenait la petite Chartreuse. Silencieuse sans en avoir fait le voeu. La très pâle moniale. L'enfant cloîtrée. L'enfant privée de voix et de joie, privée d'enfance. Mais au fil de ces errances dans la Chartreuse, bizarrement, ce n'était pas le poids écrasant et absurde de l'accident que Vollard ressentait en compagnie de la petite fille, mais un inexplicable allègement, un soulagement, un apaisement dû à ce rituel de marche lente, de silence, de contemplation de choses infimes. Comment un si petit être, émettant si peu de signes, pouvait-il lui donner cette impression de discret équilibre, de nécessité fragile mais heureuse ? Le sentiment confus que tout pouvait se résumer à ce va-et-vient entre la librairie et l'hôpital s'intensifiait encore en passant, Eva à ses côtés, du centre spécialisé à la nature sauvage".
Avis des lecteursCommentaires laissés par nos lecteurs
ma chronique: http://www.lesmiscellaneesdepapier.com/la-petite-chartreuse-pierre-peju.html
Le mot de la fin : La force de l’auteur réside dans son style d’écriture relevant de la poésie et du conte. Le caractère sans concessions des personnages et la triste réalité de leur vie, bouleversent. La fin de l’ouvrage m’a particulièrement troublée, des sentiments profonds sont vécus à la lecture de ces pages aussi dures soient-elles. Mais ce que j’en retiens par-dessus tout c’est la force des liens tissés à la plume littéraire, qui peut unir des êtres aussi solitaires !
ma chronique: http://www.lesmiscellaneesdepapier.com/la-petite-chartreuse-pierre-peju.html
Le mot de la fin : La force de l’auteur réside dans son style d’écriture relevant de la poésie et du conte. Le caractère sans concessions des personnages et la triste réalité de leur vie, bouleversent. La fin de l’ouvrage m’a particulièrement troublée, des sentiments profonds sont vécus à la lecture de ces pages aussi dures soient-elles. Mais ce que j’en retiens par-dessus tout c’est la force des liens tissés à la plume littéraire, qui peut unir des êtres aussi solitaires !
Eva sort de l’école et, paniquée par le retard de sa mère, traverse brutalement la route et heurte la camionnette d’Etienne Vollard, libraire solitaire. Après une nuit passée dans la grande chartreuse, submergé par l’horreur, Vollard se rend à l’hôpital dès le lendemain. Il va faire la rencontre de la mère d’Eva en proie elle aussi à une énorme solitude. Eva est dans le coma et Vollard va lui rendre visite tous les jours et lui conter des histoires qu’il connait par cœur jusqu’au jour où la fillette va reprendre connaissance. Mais les séquelles de l’accident vont la plonger dans un silence irréversible. Depuis l’accident, Vollard change. Il délaisse les livres pour s’occuper de la fillette et va se réapproprier la vie au contact d’Eva et d’une nature luxuriante jusqu’à enfin ressentir un certain apaisement.
L’écriture est précise et particulièrement soignée. Les amateurs de littérature vont se régaler. La mémoire prodigieuse de Vollard redonne vie aux écrivains et j’ai apprécié particulièrement les citations de romans qui surgissent sans noms d’auteurs ou de références, comme un labyrinthe littéraire. Des phrases totalement épurées, sans verbe, réduites au plus strict minimum donne une grâce, une pureté poétique et un style hors norme, dense et nerveux.
Eva sort de l’école et, paniquée par le retard de sa mère, traverse brutalement la route et heurte la camionnette d’Etienne Vollard, libraire solitaire. Après une nuit passée dans la grande chartreuse, submergé par l’horreur, Vollard se rend à l’hôpital dès le lendemain. Il va faire la rencontre de la mère d’Eva en proie elle aussi à une énorme solitude. Eva est dans le coma et Vollard va lui rendre visite tous les jours et lui conter des histoires qu’il connait par cœur jusqu’au jour où la fillette va reprendre connaissance. Mais les séquelles de l’accident vont la plonger dans un silence irréversible. Depuis l’accident, Vollard change. Il délaisse les livres pour s’occuper de la fillette et va se réapproprier la vie au contact d’Eva et d’une nature luxuriante jusqu’à enfin ressentir un certain apaisement.
L’écriture est précise et particulièrement soignée. Les amateurs de littérature vont se régaler. La mémoire prodigieuse de Vollard redonne vie aux écrivains et j’ai apprécié particulièrement les citations de romans qui surgissent sans noms d’auteurs ou de références, comme un labyrinthe littéraire. Des phrases totalement épurées, sans verbe, réduites au plus strict minimum donne une grâce, une pureté poétique et un style hors norme, dense et nerveux.
Étonnante rencontre entre Vollard, le libraire original, et Éva, petite fille au destin funeste, un jour à la sortie de l’école. A ces deux-là, ajoutons Thérèse la maman, elle aussi curieux personnage.
Ce livre, est la rencontre de trois êtres esseulés, emmurés. Trois solitudes qui provoqueront leur perte.
Éva la petite, livrée le plus souvent à elle-même, privée de la parole à la suite d’un tragique accident, et qui finira plongée dans un profond mutisme.
Thérèse, seule à élever son enfant, mère lointaine qui se fuit autant qu’elle fuit sa fille. Thérèse, la femme fantasque, qui n’ose ou ne sait pas parler à Eva alors qu’elle en a cruellement besoin.
« Elle sait qu’on ne peut pas laisser à l’abandon une fillette qui n’a au monde que sa maman. Elle fait ce qu’elle peut pour se convaincre qu’elle est la mère d’une petite fille nommée Éva, il y a dix ans. »
Et puis Vollard, le libraire, réfugié lui aussi dans la solitude des livres et des mots. Vollard, qui, tel un père de substitution, aura les mots et les gestes à l’endroit d’Eva, et de sa mère.
En dépit de la tristesse évidente de cette histoire, ce livre n’en reste pas moins lumineux. L’écriture fluide et nerveuse sait se faire discrète pour laisser le lecteur se délecter des mots, des évocations d’une région superbe qu’est la Grande Chartreuse, et lui laisser le temps de se laisser aller, tout simplement.
La tendresse un peu gauche et maladroite de Vollard est touchante. De la même manière que l’est la désinvolture de Thérèse qu’il m’a été impossible de blâmer ; peut-être parce qu’on ne sait pas grand-chose d’elle. Alors que de Vollard, nous en savons plus, et que cela explique aussi son univers si réduit.
Ce livre tendre, triste, et sensible à l’extrême se lirait presque « clandestinement » , pour coller à son atmosphère si particulière.
Étonnante rencontre entre Vollard, le libraire original, et Éva, petite fille au destin funeste, un jour à la sortie de l’école. A ces deux-là, ajoutons Thérèse la maman, elle aussi curieux personnage.
Ce livre, est la rencontre de trois êtres esseulés, emmurés. Trois solitudes qui provoqueront leur perte.
Éva la petite, livrée le plus souvent à elle-même, privée de la parole à la suite d’un tragique accident, et qui finira plongée dans un profond mutisme.
Thérèse, seule à élever son enfant, mère lointaine qui se fuit autant qu’elle fuit sa fille. Thérèse, la femme fantasque, qui n’ose ou ne sait pas parler à Eva alors qu’elle en a cruellement besoin.
« Elle sait qu’on ne peut pas laisser à l’abandon une fillette qui n’a au monde que sa maman. Elle fait ce qu’elle peut pour se convaincre qu’elle est la mère d’une petite fille nommée Éva, il y a dix ans. »
Et puis Vollard, le libraire, réfugié lui aussi dans la solitude des livres et des mots. Vollard, qui, tel un père de substitution, aura les mots et les gestes à l’endroit d’Eva, et de sa mère.
En dépit de la tristesse évidente de cette histoire, ce livre n’en reste pas moins lumineux. L’écriture fluide et nerveuse sait se faire discrète pour laisser le lecteur se délecter des mots, des évocations d’une région superbe qu’est la Grande Chartreuse, et lui laisser le temps de se laisser aller, tout simplement.
La tendresse un peu gauche et maladroite de Vollard est touchante. De la même manière que l’est la désinvolture de Thérèse qu’il m’a été impossible de blâmer ; peut-être parce qu’on ne sait pas grand-chose d’elle. Alors que de Vollard, nous en savons plus, et que cela explique aussi son univers si réduit.
Ce livre tendre, triste, et sensible à l’extrême se lirait presque « clandestinement » , pour coller à son atmosphère si particulière.