Une fois n'est pas coutume, le nouveau roman d'Olivier Norek n'est pas un polar mais un roman historique dont le sujet est un événement peu connu de la Seconde Guerre Mondiale, l'invasion de la Finlande par l'Union soviétique.
Il s'intéresse notamment à un jeune paysan, Simo, qui va devenir le sniper le plus dangereux de l'armée finlandaise, à tel point que les soldats russes le surnommeront la « Mort blanche ».
Basé sur une solide documentation, Les guerriers de l'hiver est la nouvelle pépite de l'excellent Olivier Norek.
A quelle époque le malheur est-il devenu une des clés de la réussite pour les gens de lettres ? Quand les écrivains ont-ils commencé à comptabiliser...
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A quelle époque le malheur est-il devenu une des clés de la réussite pour les gens de lettres ? Quand les écrivains ont-ils commencé à comptabiliser leurs souffrances, puis à les étaler aux yeux du public et de la postérité ? Pourquoi s'est-on mis un jour à croire qu'un écrivain malheureux pouvait être plus vrai, plus authentique, en un mot plus génial, qu'un écrivain tout bêtement heureux ? Cet ouvrage retrace les origines d'un mythe singulier, celui du poète maudit, que la plupart des critiques ont associé à la seule deuxième moitié du XIXe siècle. Pourtant, bien avant Verlaine ou Baudelaire, des hommes de lettres se sont constitué un " capital malheur " afin d'obtenir la sympathie d'un public sensible aux infortunes des grands hommes. Tout comme Jean-Jacques Rousseau, lui qui aimait dire qu'il avait la " célébrité des malheurs ", des écrivains d'origine sociale diverse ont cru, avant le XIXe siècle, que leur persécution, leur pauvreté ou leurs maladies pouvaient s'avérer un excellent atout dans leur lutte pour accéder à la légitimité littéraire. C'est vrai d'inconnus comme Nicolas Gilbert et Victor Escousse, mais également de stars comme Chateaubriand et Hugo. En analysant leurs stratégies, Pascal Brissette veut montrer que l'association des termes " valeur " et " malheur " n'est pas toujours allée de soi dans le monde des lettres. Il fut un temps où l'écrivain le plus riche, le mieux protégé, le, plus adulé, était aussi, et tout naturellement, le plus grand et le plus génial. À une époque, la nôtre, qui croit encore trop souvent qu'un grand écrivain ne saurait être heureux, il faut dire que le mythe de la malédiction littéraire est historique, et qu'il aura une fin.
Pascal Brissette est chercheur postdoctoral au Département d'études françaises de l'Université de Montréal. Il a publié un livre, Nelligan dans tous ses états : un mythe national (Fides 1998), et des articles (sur Jean-Jacques Rousseau, Nicolas Gilbert, François Lacenaire, Victor Hugo).