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Ce volume, qui fait suite à un colloque organisé à Orléans les
9 et 10 décembre 2010 dans le cadre du programme La Lettre
et le Droit, ajoute une nouvelle pierre à l'édifice des études
comparées entre le droit et la littérature au Moyen Age, en
particulier dans la chanson de geste. Il apparaît à la suite de
ces études qui ont permis de considérer un vaste corpus de
textes, incluant deux épopées latines majeures, que nos textes
épiques du Moyen Age, tout en reflétant une réalité, sont aussi
les promoteurs d'une réflexion, soutenue par divers procédés
fictionnels, sur les fautes humaines.
Si le manichéisme épique
reste toujours opérationnel, surligné par une considération
négative de la vie humaine entachée systématiquement de
péché, se fait jour une vision bien plus nuancée, liée à la fois
aux incertitudes du droit, à l'idée forte de l'importance d'un
arbitraire du juge comme à la faiblesse d'un homme soumis à
sa condition et à la force du hasard comme des passions.
D'autre part, à côté de l'esthétique de la force dominant les
épopées, les jongleurs mettent en oeuvre une esthétique du
judiciaire qui, en particulier, s'articule autour d'un jeu sur la
faute et sur les multiples ambiguïtés de son jugement.
Volume
publié avec le soutien du laboratoire META (EA 4230) de
l'université d'Orléans, de l'ANR Juslittera et du conseil
régional de la région Centre.