La croix dans le premier art chrétien

Par : Piotr Skubiszewski

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  • Nombre de pages82
  • PrésentationBroché
  • Poids0.18 kg
  • Dimensions16,0 cm × 24,0 cm × 0,6 cm
  • ISBN2-7053-7210-5
  • EAN9782705372101
  • Date de parution01/01/2002
  • ÉditeurGeuthner (Paul)

Résumé

Pour penser la Croix, le christianisme primitif se trouve confronté à une contradiction première. D'une part l'Eglise présente l'instrument de la Passion comme signe de la victoire et de la gloire du Christ ; d'autre part, pour l'homme du monde romain, il s'agit de l'instrument très réel d'un supplice ignominieux. Le plus ancien art chrétien n'a pas réussi à se mesurer à ce paradoxe. On fait alors appel aux images allégoriques ou symboliques. C'est uniquement vers 350 qu'apparaissent les premières représentations rendant directement le sujet : une croix aux bras lisses associée à des éléments provenant de l'iconographie politique romaine (labarum et trophée). Cette image véhicule une indéniable idée de la gloire et de la victoire de la Croix, sans toutefois aller au-delà de la simple juxtaposition de thèmes. C'est seulement vers 400 qu'apparaît une formulation cohérente du thème avec une croix aux bras évasés, sertis de pierreries et ornés de "pommeaux". L'instrument du supplice reste parfaitement identifiable dans sa forme mais il est revêtu d'un décor somptueux qui annule l'horreur du supplice. Cette forme de croix deviendra canonique dans l'art occidental jusqu'à la fin de l'époque romane et certains de ses éléments perdureront dans l'art gothique. Au Ve siècle la symbolique impériale s'empare de cette forme afin d'exprimer la protection de la Croix sur le pouvoir. C'est cependant l'Eglise qui est le vrai lieu de son épanouissement. La croix gemmée aux bras évasés et décorés de "pommeaux" appartient désormais à de nombreux programmes iconographiques. Parmi les créations les plus originales de l'Antiquité chrétienne, on remarque particulièrement les compositions où la Croix est associée à une sphère étoilée, symbole de la dimension cosmique du Salut.
Pour penser la Croix, le christianisme primitif se trouve confronté à une contradiction première. D'une part l'Eglise présente l'instrument de la Passion comme signe de la victoire et de la gloire du Christ ; d'autre part, pour l'homme du monde romain, il s'agit de l'instrument très réel d'un supplice ignominieux. Le plus ancien art chrétien n'a pas réussi à se mesurer à ce paradoxe. On fait alors appel aux images allégoriques ou symboliques. C'est uniquement vers 350 qu'apparaissent les premières représentations rendant directement le sujet : une croix aux bras lisses associée à des éléments provenant de l'iconographie politique romaine (labarum et trophée). Cette image véhicule une indéniable idée de la gloire et de la victoire de la Croix, sans toutefois aller au-delà de la simple juxtaposition de thèmes. C'est seulement vers 400 qu'apparaît une formulation cohérente du thème avec une croix aux bras évasés, sertis de pierreries et ornés de "pommeaux". L'instrument du supplice reste parfaitement identifiable dans sa forme mais il est revêtu d'un décor somptueux qui annule l'horreur du supplice. Cette forme de croix deviendra canonique dans l'art occidental jusqu'à la fin de l'époque romane et certains de ses éléments perdureront dans l'art gothique. Au Ve siècle la symbolique impériale s'empare de cette forme afin d'exprimer la protection de la Croix sur le pouvoir. C'est cependant l'Eglise qui est le vrai lieu de son épanouissement. La croix gemmée aux bras évasés et décorés de "pommeaux" appartient désormais à de nombreux programmes iconographiques. Parmi les créations les plus originales de l'Antiquité chrétienne, on remarque particulièrement les compositions où la Croix est associée à une sphère étoilée, symbole de la dimension cosmique du Salut.