À l'heure de l'extension généralisée des pratiques de parole - parler fait du bien, dit-on -, la pratique de la psychanalyse a plutôt bonne presse. Sa théorie par contre se fragmente au point que d'aucuns évoquent de s'en passer. Cette faille entre pratique et théorie tient à la structure même de l'expérience analytique, qui consiste à rapporter la jouissance au sens pour la traiter. Or, la jouissance est du réel, hors sens : elle n'atteint au sens qu'à travers le mensonge. Toujours, ce réel fera mentir la théorie en provoquant sa propre méconnaissance.
C'est sur cette faille, ce non-rapport entre pratique et théorie que Lacan a avancé son enseignement, faisant appel à toutes les ressources de l'entendement pour rendre compte de l'expérience en logique. Le moteur en fut la pratique, le retour constant aux données immédiates de l'expérience qui, loin de vérifier la théorie, la décomplètent, la font apparaître comme une élucubration; forçant notre élaboration constante afin de gagner sur notre méconnaissance.
Pari donc, à partir de la pratique, sur le déplacement des savoirs plutôt que sur la stabilité théorique toujours débordée par l'expérience, sur la sériation des données plutôt que sur la logique des classes, sur l'induction plutôt que sur la déduction, formes pertinentes d'une mise en fonction de l'Un dans ce monde de l'Autre qui n'existe pas. Le pari est celui d'une orientation épistémique qui soit à la hauteur du réel en jeu dans la pratique.
À l'heure de l'extension généralisée des pratiques de parole - parler fait du bien, dit-on -, la pratique de la psychanalyse a plutôt bonne presse. Sa théorie par contre se fragmente au point que d'aucuns évoquent de s'en passer. Cette faille entre pratique et théorie tient à la structure même de l'expérience analytique, qui consiste à rapporter la jouissance au sens pour la traiter. Or, la jouissance est du réel, hors sens : elle n'atteint au sens qu'à travers le mensonge. Toujours, ce réel fera mentir la théorie en provoquant sa propre méconnaissance.
C'est sur cette faille, ce non-rapport entre pratique et théorie que Lacan a avancé son enseignement, faisant appel à toutes les ressources de l'entendement pour rendre compte de l'expérience en logique. Le moteur en fut la pratique, le retour constant aux données immédiates de l'expérience qui, loin de vérifier la théorie, la décomplètent, la font apparaître comme une élucubration; forçant notre élaboration constante afin de gagner sur notre méconnaissance.
Pari donc, à partir de la pratique, sur le déplacement des savoirs plutôt que sur la stabilité théorique toujours débordée par l'expérience, sur la sériation des données plutôt que sur la logique des classes, sur l'induction plutôt que sur la déduction, formes pertinentes d'une mise en fonction de l'Un dans ce monde de l'Autre qui n'existe pas. Le pari est celui d'une orientation épistémique qui soit à la hauteur du réel en jeu dans la pratique.