Biographie de Philippe Artières
Chercheur au CNRS depuis 2000, Philippe Artières esquisse impatiemment depuis une vingtaine d'années une histoire contemporaine de l'écriture, dont sa thèse sous la direction de Michelle Perrot autour du regard médical sur l'écriture ordinaire (1996) fut la première pierre. La Banderole s'inscrit dans ce programme de travail, qui répond à une double injonction - l'invitation de Perec à l'étude de l'infraordinaire et la proposition de Foucault d'écrire une histoire des relations de pouvoir - et qu'il avait formulé en 2006 dans un ouvrage intitulé Rêves d'histoire.
Pour une histoire de l'ordinaire (Ed. Les Prairies ordinaires). Ce chantier visant à décrire notre culture graphique a conduit Philippe Artières à porter son attention dans des directions multiples et à revisiter notre histoire : sur des pratiques telles que la correspondance ou les autobiographies, sur des personnages écrivant comme Thérèse de Lisieux, le médecin Alexandre Lacassagne, le philosophe Michel Foucault ou l'assassin Henri Vidal, sur des événements (par exemple les révoltes dans les prisons françaises au début des années 1970, Mai 68 ou la répression du syndicat Solidarnosc en Pologne de 1981 à 1989), sur des représentations de l'écrit picturales ou photographiques (notamment chez Degas et dans les collections photographiques du Centre Pompidou) ou enfin sur des institutions dévouées à l'écrit (les archives).
La Banderole constitue un triptyque avec son travail sur les tatouages de prisonniers (À fleur de peau. Médecins, tatouages et tatoués, Allia, 2004) et son précédent essai sur les enseignes lumineuses (Les Enseignes lumineuses. Des écritures urbaines au XXe siècle, Bayard, 2010).