En dépit d'une longue tradition grammaticale, la langue française est aujourd'hui encore loin d'avoir révélé tous ses secrets. Et la tournure dite infinitif de narration - Et flatteurs d'applaudir - est sans doute l'une des énigmes les plus débattues et les plus controversées par les grammairiens et linguistes de toutes les époques.
L'embarras qu'elle suscite tient autant à sa marginalité linguistique - il s'agit d'une phrase sans verbe fini - qu'à sa désarmante longévité : la tournure a traversé sans encombre près de huit siècles de langue française. La tentation a dès lors été grande d'expliquer une caractéristique par l'autre : l'infinitif de narration serait grammaticalement marginal parce qu'il est hérité d'un usage ancien dont il est le vivant témoin. Empruntant les voies des linguistiques diachronique et différentielle, la démonstration de l'auteur - car c'est bel et bien sur le modèle d'une démonstration mathématique qu'est construit son ouvrage - part à contre-courant de la tradition, pour mettre au jour le caractère résolument moderne de l'infinitif dit de narration, pour pointer sa remarquable capacité d'adaptation à l'évolution du système linguistique français. Derrière le traitement de l'infinitif de narration, transparaît alors la volonté de déjouer tous les pièges d'un " imaginaire grammatical " et de jeter les bases méthodologiques d'une linguistique diachronique qui fut enterrée par Saussure malgré lui et qui a du mal à renaître de ses cendres.
En dépit d'une longue tradition grammaticale, la langue française est aujourd'hui encore loin d'avoir révélé tous ses secrets. Et la tournure dite infinitif de narration - Et flatteurs d'applaudir - est sans doute l'une des énigmes les plus débattues et les plus controversées par les grammairiens et linguistes de toutes les époques.
L'embarras qu'elle suscite tient autant à sa marginalité linguistique - il s'agit d'une phrase sans verbe fini - qu'à sa désarmante longévité : la tournure a traversé sans encombre près de huit siècles de langue française. La tentation a dès lors été grande d'expliquer une caractéristique par l'autre : l'infinitif de narration serait grammaticalement marginal parce qu'il est hérité d'un usage ancien dont il est le vivant témoin. Empruntant les voies des linguistiques diachronique et différentielle, la démonstration de l'auteur - car c'est bel et bien sur le modèle d'une démonstration mathématique qu'est construit son ouvrage - part à contre-courant de la tradition, pour mettre au jour le caractère résolument moderne de l'infinitif dit de narration, pour pointer sa remarquable capacité d'adaptation à l'évolution du système linguistique français. Derrière le traitement de l'infinitif de narration, transparaît alors la volonté de déjouer tous les pièges d'un " imaginaire grammatical " et de jeter les bases méthodologiques d'une linguistique diachronique qui fut enterrée par Saussure malgré lui et qui a du mal à renaître de ses cendres.