L'étoile et la croix. De l'enfant juif traqué à l'adulte chrétien militant

Par : Roland Gaillon

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  • Nombre de pages201
  • PrésentationBroché
  • Poids0.285 kg
  • Dimensions13,0 cm × 21,5 cm × 1,2 cm
  • ISBN978-2-296-11498-2
  • EAN9782296114982
  • Date de parution01/03/2010
  • CollectionMémoires du XXe siècle
  • ÉditeurL'Harmattan
  • PréfacierMarie-José Chombart de Lauwe

Résumé

Personne ne m'a jamais parlé de mes parents, de ce qu'ils étaient, de ce qu'ils sont devenus. Puisque le silence était de mise, je me taisais. J'ai appris tout récemment, dans un livre de Germaine Tillon, Il était une fois l'ethnographie, que, chez les Touaregs du Sud, comme chez les Maghrébins du Nord, on donne souvent à l'enfant nouveau-né le nom d'un ancêtre vénéré, qui était depuis sa mort un nom secret, un nom imprononçable... car les Touaregs ne prononcent pas les noms des morts de leur parenté. Je pense qu'il y a bien quelque chose du même ordre dans le silence familial au sujet de mes parents : la douleur de la perte des êtres chers fait qu'on ne parle pas d'eux, pour ne pas raviver le chagrin. Et puis, il faut cacher ses sentiments et, pour cela, le silence est une méthode infaillible. Très vite, je me suis donc tu, mimant l'attitude commune, même si je restais un peu à part et, surtout, facilement irritable et violent. Il y a bien d'autres enfants qui s'isolent un peu et manifestent de la violence : qu'avais-je de si différent de ces autres, finalement ? Je gardais au fond de moi de lourds secrets. Et puis, sans en parler, j'attendais le retour de mes parents. Je les ai attendus jusqu'en 1952. Mes souvenirs d'errance pendant près de trois ans, avec des adresses successives, comment aurais-je pu les oublier ? Pourquoi tous ces voyages avant le retour à Paris ? Pourquoi tant de disparus dans la famille ? Silence, on vit !
Personne ne m'a jamais parlé de mes parents, de ce qu'ils étaient, de ce qu'ils sont devenus. Puisque le silence était de mise, je me taisais. J'ai appris tout récemment, dans un livre de Germaine Tillon, Il était une fois l'ethnographie, que, chez les Touaregs du Sud, comme chez les Maghrébins du Nord, on donne souvent à l'enfant nouveau-né le nom d'un ancêtre vénéré, qui était depuis sa mort un nom secret, un nom imprononçable... car les Touaregs ne prononcent pas les noms des morts de leur parenté. Je pense qu'il y a bien quelque chose du même ordre dans le silence familial au sujet de mes parents : la douleur de la perte des êtres chers fait qu'on ne parle pas d'eux, pour ne pas raviver le chagrin. Et puis, il faut cacher ses sentiments et, pour cela, le silence est une méthode infaillible. Très vite, je me suis donc tu, mimant l'attitude commune, même si je restais un peu à part et, surtout, facilement irritable et violent. Il y a bien d'autres enfants qui s'isolent un peu et manifestent de la violence : qu'avais-je de si différent de ces autres, finalement ? Je gardais au fond de moi de lourds secrets. Et puis, sans en parler, j'attendais le retour de mes parents. Je les ai attendus jusqu'en 1952. Mes souvenirs d'errance pendant près de trois ans, avec des adresses successives, comment aurais-je pu les oublier ? Pourquoi tous ces voyages avant le retour à Paris ? Pourquoi tant de disparus dans la famille ? Silence, on vit !
La France qu'ils aimaient
Roland Gaillon
E-book
11,99 €