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A l'heure où se dessinent les questions qui feront la campagne de 2007, voilà un livre qui prend de la hauteur tout en apportant des solutions concrètes. Il repose sur une conviction forte : la crise identitaire que traverse la France n'est pas la sanction de son retard à s'adapter au monde moderne, mais le signe d'un affrontement inédit dans son histoire entre deux systèmes de valeur, l'un fondé sur l'inégalité, l'autre sur l'égalité.
Comprise dans un sens très large, cette notion d'inégalité désigne le dispositif qui permet aux pays développés de garantir leur avance sur le reste du monde. Elle renvoie aussi, au sein de ces mêmes pays, au choix consensuel d'un libre-échange porteur de délitement social, à l'accroissement de l'écart entre les élites et les classes populaires ou encore à l'incapacité de l'école à corriger les inégalités de départ.
De ce système formidablement protecteur des positions acquises, les Français ne veulent pas. Eux que l'on dit versatiles et individualistes, ils manifestent à longueur d'élections une constance absolue dans leur choix que seuls les responsables politiques réussissent à ne pas voir envers et contre tout, ils disent leur préférence pour l'égalité, que l'on découvre, par exemple, dans leur obstination à vouloir assimiler les immigrés.
Savoir si les Français ont raison ou non de tenir à cette " exception " dépasse le cadre de nos frontières : le monde a besoin de l'égalité pour organiser la montée en puissance des pays émergents, gérer la crise de l'islam ainsi que le déclin programmé de la puissance américaine, et limiter la fragmentation interne des sociétés occidentales. A rebours des théories du déclin et de la vaine opposition entre "social " et " libéral ", cet essai, original et stimulant, pose une question interdite : et si les Français avaient raison ?