Je ne suis pas sûr d'avoir tort. Valeur d'hier et repères pour demain

Le progrès est la meilleure ou la pire des choses. La meilleure s'il permet aux hommes de s'affranchir des contraintes matérielles, de s'épanouir, de faciliter leurs échanges et leur appétit de connaissance. La pire, si de dérives en dérapages, il déstabilise notre société, met en cause ses valeurs fondamentales, libère les mauvais instincts. Certes le progrès est à la mode. Pourtant, sans qu'on n'y prenne garde, il peut subrepticement, s'il n'est pas maîtrisé, installer un désordre économique, politique et moral qui crée la confusion et rend vain l'engagement politique.
Jean-Pierre Giran, fort de son expérience d'universitaire et d'élu de terrain, exprime en toute liberté son inquiétude de voir ainsi s'affaiblir la démocratie représentative, notre système éducatif, nos repères moraux sans que cela ne semble provoquer ni émotion ni réaction. Pour pousser la réflexion, il n'hésite d'ailleurs pas à jouer parfois la provocation. Mais n'est-il pas nécessaire de choquer, si cela peut permettre de redonner un sens au débat, de clarifier les valeurs qui structurent notre société et d'installer de nouveaux clivages politiques pour mieux faire vivre la démocratie ?