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Il n'a jamais connu que les dunes et le désert, et pour toute compagnie sa mère qui lui raconte un monde détruit par la folie des hommes. Ici point de rose à soigner, point de renard ou d'astéroïde à chérir. La nostalgie n'a pas cours, seul compte ce qui autorise la survie : un appentis pour s'abriter des tempêtes de sable ; quelques palmiers et un puits ; beaucoup de lézards, et de rares légumes.
Consciente que son petit prince devra un jour désirer autre chose, la mère fait de lui le dépositaire de ses souvenirs. Elle lui représente ce qui composait l'existence d'avant : le goût du café fumant, l'arôme des fleurs, la rosée du matin sur les fougères, les notes d'un piano, mais aussi la haine, la cupidité et la guerre. Elle sait qu'un jour il faudra partir, s'arracher à ce lieu familier mais précaire.
A la mort de sa mère, terrassé par le silence, le garçon entreprend un long voyage pour revenir vers les hommes. Fable exquise sur le désert intérieur de chacun, composé d'épreuves, de solitudes et de mirages, Imaginer la pluie s'attache à l'inventaire de ce qui est réellement indispensable à notre bonheur.
roman initiatique
C'est un magnifique roman que signe Pajares. On pourrait croire qu'il est écrit en français, tant les phrases courtes nous heurtent le coeur comme celles du "Petit Prince". Une mère, un fils dans le désert après la fin du monde. Le fils n'a connu que ça. La mère meurt. Arrive l'ami. Arrive - revient ?-, le mal.
Récit d'une construction, d'une reconstruction, récit que l'on pose pour réfléchir aux questions essentielles de la vie, avant de le prendre à nouveau et d'écouter la musique des mots. Bravo !