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Ce livre expose une idée radicale. C'est une idée qui angoisse les puissants depuis des siècles. Une idée que les religions et les idéologies ont combattue. Une idée dont les médias parlent rarement et que l'histoire semble sans cesse réfuter. En même temps, c'est une idée qui trouve ses fondements dans quasiment tous les domaines de la science. Une idée démontrée par l'évolution et confirmée par la vie quotidienne.
Une idée si intimement liée à la nature humaine qu'on n'y fait souvent même plus attention. Si nous avions le courage de la prendre au sérieux, cela nous sauterait aux yeux : cette idée peut déclencher une révolution. Elle peut mettre la société sens dessus dessous. Si elle s'inscrit véritablement dans notre cerveau, elle peut même devenir un remède qui change la vie, qui fait qu'on ne regardera plus jamais le monde de la même façon.
L'idée en question ? La plupart des gens sont bons. Captivant et inspirant, formidable succès partout dans le monde, Humanité ouvre avec humour, sérieux et pédagogie de nouveaux horizons. Et si nous étions plutôt bons ? Et si un livre pouvait changer le monde ?
l'homme n'est pas un loup pour l'homme
Après le très remarqué "Utopies Réalistes", Bregman revient, dans une veine anthropologique, historique et philosophique très intéressante. "Humanité" est un essai foisonnant qui cite Scott, Graeber, Diamond, puise à de multiples sources pour nous livrer nombre d'anecdotes historiques à titre d'exemples dans une démonstration pleine de punch qui prend résolument le parti de Rousseau contre Hobbes, s'appuyant également sur les données de l'anthropologie et de l'archéologie les plus récentes. On ne s'ennuie jamais dans ce livre qui apporte, mine de rien, des raisons d'espérer et de se réjouir d'appartenir au genre humain, ce qui en ces temps anxiogènes n'est pas anodin. P122 "avec les premières colonies de peuplement et l'invention de la propriété privée, s'ouvrit une nouvelle ère dans l'histoire de l'humanité. Les 1% se mirent à opprimer les 99% restants. Les baratineurs passèrent de meneur à général, de chef de tribu à roi. Le temps de la liberté, de l'égalité et de la fraternité était terminé.(...)Le philosophe (Rousseau) pensait que les choses avaient justement commencé à aller de travers lorsque nous nous étions sédentarisés, ce que confirment aujourd'hui les archéologues. Il considérait l'invention de l'agriculture comme un immense fiasco, et là aussi, cette thèse est désormais abondamment étayée par des preuves scientifiques. Les anthropologues ont par exemple découvert que les chasseurs-cueilleurs menaient une vie relativement détendue (...) il leur restait plein de temps pour jouer et se reposer, socialiser et faire l'amour.(...) Ce sont surtout les femmes qui ont payé un lourd tribut à la sédentarisation.(...) Au cours des siècles les filles en âge de se marier sont devenues des biens interchangeables au même titre que les vaches et les moutons.(...) Le patriarcat était né". Cerise sur le gâteau, tout cela donne envie de (re)lire le "Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes" de J.J. Rousseau auquel il se réfère abondamment!