Après Catimini et Cadence, Cascatelle vient clore ma première triade poétique. Les descriptifs précédents ont donné un coup de projecteur sur mes origines. Mon école primaire se trouvait dans ma cité à quelques pas de ma maison. Elle sentait bon l'encre et la craie. Sa cour plantée de marronniers exhalait la tranquillité, la paix et la confiance. Cependant, il arrivait souvent que la directrice, d'un signe de l'index droit me faisait venir près d'elle pour une raison ou pour une autre. Elle me posait des questions auxquelles je répondais avec application. Des frissons glacés parcouraient ma peau car on se gaussait de moi. Telle une marâtre, elle me disait des paroles humiliantes devant la ronde des institutrices qui ne pouvaient faire autrement que d'acquiescer en dodelinant de la tête. Ainsi la blessure creusée insidieusement, me permit de gagner un combat et de forger mon caractère. Celui de me mettre sur un pied d'égalité parmi tous les citoyens de mon pays "d'accueil". D'abord j'eus un pincement au coeur car je compris que papa, mon pédagogue vénéré, se trompait dans la prononciation des mots qu'il m'enseignait, et que lui, l'ignorait. . . Fillette de six ans, blessée, je mis tout en oeuvre pour ressembler à une petite Française.

Découvrir l'auteur