Dire et penser le temps au Moyen Age. Frontières de l'histoire et du roman

Par : Emmanuèle Baumgartner, Laurence Harf-Lancner
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  • Nombre de pages270
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.37 kg
  • Dimensions15,0 cm × 21,0 cm × 1,5 cm
  • ISBN2-87854-313-0
  • EAN9782878543131
  • Date de parution01/11/2005
  • ÉditeurPresses Sorbonne Nouvelle

Résumé

L'historien antique visait d'abord à rendre compte de l'enchaînement des causes. Le clerc médiéval veut avant tout situer les événements dans le temps, souci lié à la conception chrétienne d'un temps qui a eu une origine, sa création par Dieu, une coupure essentielle, l'Incarnation, et se déroule selon un sens, orienté vers une fin. A côté de récits consacrés au passé mythique, puis historique de l'Angleterre bretonne, puis normande, s'invente dès la fin du XIe siècle une historiographie d'un nouveau type, en liaison avec l'extraordinaire aventure que furent la Première Croisade et, en 1099, la prise de Jérusalem.
On passe alors à une pratique neuve d'une histoire écrite bien souvent, par des acteurs et/ou témoins. Dès la fin du XIIe siècle et au XIIIe siècle on verra (avec Robert de Clari, Villehardouin, Joinville) le vécu de l'historien - ou du mémorialiste ? - entrer en tension avec une grille de lecture préfabriquée. "Dire le temps" dans sa matérialité brute n'advient jamais. Aux purs marquages temporels se tissent inévitablement une pesée et une pensée du temps, révélant aussi bien le projet conscient de l'écrivain que le sens plus secret selon lequel il en a dévidé et retordu le fil.
L'historien antique visait d'abord à rendre compte de l'enchaînement des causes. Le clerc médiéval veut avant tout situer les événements dans le temps, souci lié à la conception chrétienne d'un temps qui a eu une origine, sa création par Dieu, une coupure essentielle, l'Incarnation, et se déroule selon un sens, orienté vers une fin. A côté de récits consacrés au passé mythique, puis historique de l'Angleterre bretonne, puis normande, s'invente dès la fin du XIe siècle une historiographie d'un nouveau type, en liaison avec l'extraordinaire aventure que furent la Première Croisade et, en 1099, la prise de Jérusalem.
On passe alors à une pratique neuve d'une histoire écrite bien souvent, par des acteurs et/ou témoins. Dès la fin du XIIe siècle et au XIIIe siècle on verra (avec Robert de Clari, Villehardouin, Joinville) le vécu de l'historien - ou du mémorialiste ? - entrer en tension avec une grille de lecture préfabriquée. "Dire le temps" dans sa matérialité brute n'advient jamais. Aux purs marquages temporels se tissent inévitablement une pesée et une pensée du temps, révélant aussi bien le projet conscient de l'écrivain que le sens plus secret selon lequel il en a dévidé et retordu le fil.
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Nelly Andrieux-Reix, Emmanuèle Baumgartner, Catherine Croisy-Naquet, Richard Crescenzo, Collectif
33,00 €