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May, une Française de 53 ans, progresse dans la jungle thaïlandaise. Elle marche sur les traces de son meilleur ami, Stéphane, décédé quelque temps plus tôt dans des conditions troubles. Elle a entrepris ce périple pour élucider le mystère de sa disparition. Mais ce voyage est aussi pour elle l'occasion d'un autre pèlerinage, vers les terres de sa propre enfance. May a en effet vu le jour dans ce pays...
Après la jungle, elle découvrira le village natal de sa mère, puis la mégalopole de Bangkok, et l'île paradisiaque de Koh Sanet. Qu'est-elle donc réellement venue chercher au bout du monde ? Dans ce roman du retour aux origines, bercé par le rythme changeant des flots du Mékong, Agnès Vannouvong nous entraîne dans un voyage initiatique et sensuel.
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Stéphane est mort en Thaïlande mais pour son ami May les circonstances de ce décès sont troubles. Elle quitte la France pour faire la lumière sur cette affaire. Elle plonge dans un univers foisonnant où “la nature se déploie en une trainée de marécage vert, un enfer sublime.” Dans cette région du monde, le climat tropical fait que tout pousse partout. La française découvre alors des sons inconnus, des oiseaux étranges, le bruissement des feuilles, l’odeur des frangipaniers. Autant de sensations qui, associées les unes aux autres, contribue à la dépayser totalement et à la couper de ses racines.
May entre dans la jungle avec son guide Say pour comprendre l’origine de la disparition de Stéphane qui travaillait dans le bureau à côté d’elle. Un garçon affable et plein d’humour qui n’avait plus de famille et dont elle va découvrir qu’il lui a légué tous ses biens. Le périple qu’elle entreprend va la faire basculer instantanément dans un monde aussi intérieur que chargé de sensations exotique. “ Le quatrième jour , la brume se lève sur les montagnes et les forêts, creuse un sillon, glisse dans la vallée, balaie l’odeur du jasmin, chasse les nuages et le vent. La lune rousse éclaire la cime dorée, la terre ocre, les heures si particulières du petit matin.” May casse la boussole qui l’avait orienté jusqu’alors dans la vie. La traversée de la jungle fonctionne comme une véritable catharsis. Progressivement les lambeaux de sa vie se détachent sous l’effet du grand ciel étoilé de Thailande.
Dans la jungle May trace les contours d’une autre vie, celle qu’elle retrouve dans les pas de Stephane, celle qui se construit à mesure qu’elle progresse dans la forêt au côté de Say.
May finira par obtenir certaines réponses mais les plus importantes ne concernent sans doute ce qui avait motivé son voyage. La vérité sur les êtres ne correspond pas toujours à l’idée qu’on s’en faisait et la vérité sur soi-même dépend sans doute du chemin qu’on emprunte, celui de May a frôlé le Mekong.
“Dans la jungle” est un roman du bout du monde et Agnès Vannouvong le sert d’une écriture chaude et sensuelle qui fait tomber le mur des apparences. On quitte ces lignes gorgées de soleil et d’humidité, de saveurs et de senteurs inconnues avec beaucoup de regrets.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)