Ce livre s'adresse au large public des personnes averties et curieuses des enjeux du monde moderne dans les domaines de la santé, de l'environnement, de la sécurité et de la sûreté. Il l'a conçu pour être lu lentement et dans le désordre aussi bien que dans les deux ou trois heures d'un voyage en train. Plutôt que de le structurer autour d'un plan rationnel en trois parties sur les enjeux du danger et de la précaution dans une dynamique de synthèse, il a choisi de faire parler les mots qui reviennent fréquemment sur ces sujets.
Après une assez brève entrée en matière sur la signification compliquée de danger et de précaution, il ouvre ce roman des mots avec Abus et le clôt avec Vide. Ces choix montrent à eux seuls que la technique n'a pas sa place dans ce livre, qui relève de la catégorie des essais. Par son sous-titre, le roman des mots, Hubert Seillan a délibérément choisi de voguer au loin des rives de l'Université et du Palais.
Il aurait pu proposer aussi la danse ou les jeux des mots, tant il s'est amusé à les faire dialoguer ensemble, avec le souci d'expliquer par la pédagogie des images et des exemples. Allant ainsi à la recherche des mots, il a rencontré nombre de grands anciens qui avaient joué avec eux dans d'autres perspectives que celles du danger et de la précaution. Que de richesses se découvrent quand on soulève la mousse des vieux traités ! Mais ce roman des mots trouve aussi une source importante d'inspiration dans la littérature contemporaine.
Combien de perspectives ont pu ainsi être mieux éclairées par les propos d'un personnage de fiction ? Fiction ? Un autre mot choisi pour entrer dans ce "roman".