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Agôn, c'est la lutte, le concours, la rivalité dans tous les domaines, l'opposition. Mais aussi le lien qui unit les adversaires. Agôn, c'est encore la gratuité, le combat pour la gloire, c'est à dire pour rien. Du point de vue agonistique, être humain signifie simplement refuser de se soumettre à quoi que ce soit, d'abdiquer devant l'autre comme devant la nécessité. En Agôn, pour conjurer la domination, les combattants rivalisent, en face-à-face, avec tout ce qui prétend s'imposer.
Des fastes de l'Agôn immémorial, seul le sport témoigne aujourd'hui. C'est que loin de constituer une invention récente, comme on nous le dit partout, il atteste de la persistance d'un universel anthropologique dont il serait bon que nous acceptions de nous souvenir si nous voulons comprendre quelque chose aux explosions qui touchent les banlieues et à l'éclatement des Etats qui semblaient hier encore indestructibles.
Selon laquelle, parce qu'il est placé au milieu du cercle formé par les rivaux, le pouvoir est inappropriable est inoccupable. Dans ce livre, qui surprend parce qu'il échappe à tous les genres constitués, l'auteur nous entraîne dans un voyage en Agôn. Etrange Odyssée au cours de laquelle on rencontre, sur des ilôts agonistiques battus par les flots de la pensée rationnelle, des guerriers ossètes et des loubards de banlieue, Achille et Cantonna, Héraclite et Bourdieu, Socrate et Mauss, Platon et Cassius Clay.