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L'édition de ce livre a été reçue avec enthousiasme par les historiens de la Renaissance, mais aussi par ceux de la technique et de la littérature. Il est également d'une importance capitale pour les historiens des sciences. Elizabeth Eisenstein jette un éclairage neuf sur la période passionnante qu'à été la Renaissance, à partir de l'imprimerie : elle montre que celle-ci ne fut pas une simple technique au service d'un renouveau intellectuel, mais bien l'un des acteurs de ce renouveau.
Bien sûr, l'imprimerie a accéléré la diffusion des idées et des textes, mais l'essentiel est ailleurs. D'abord dans l'influence décisive des techniques matérielles de l'impression et de l'édition sur notre façon même de penser, qui s'est transformée en même temps que l'imprimerie s'est répandue. Ensuite dans la mise en place d'un nouveau régime de construction du savoir : création de toute pièce du métier de chercheur, collectivisation de la récolte, de la compilation et du traitement des informations.
L'imprimerie, si elle change les modalités de la diffusion des idées et des connaissances, bouleverse surtout les conditions de leur création et de leur production. Et ceci n'a pas eu seulement des conséquences sur la construction de la science moderne et sur son essor, mais aussi sur le mouvement de la Réforme et plus généralement sue ce qu'il est convenu d'appeler la Renaissance. En faisant la synthèse d'une littérature gigantesque que seuls les spécialistes osent affronter, cet ouvrage renouvelle l'ensemble de la problématique concernant l'irruption de la galaxie Gutenberg.
