Claire-obscur

Par : Jean-Claude Tardif

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  • Nombre de pages130
  • PrésentationBroché
  • FormatPoche
  • Poids0.13 kg
  • Dimensions11,0 cm × 17,0 cm × 1,0 cm
  • ISBN2-917352-06-X
  • EAN9782917352069
  • Date de parution10/06/2000
  • ÉditeurLes Promeneurs solitaires

Résumé

Dehors la pluie avait forci, le vent s'y vautrait maintenant. L'oreille d'un musicien aurait pu y entendre vibrer la cloche de bronze de la Capitainerie, celle qui veillait au bout du mole sur les noms des disparus. Joseph s'arrêtait devant chaque fois qu'il passait sur le quai. Dans les premiers temps il avait attribué au hasard ces promenades qui le ramenaient sans férir à la cloche et à tous ces noms d'inconnus, puis il avait tenté de croire qu'il venait là pour voir sortir les ferries qui partaient vers l'Irlande, vers Aran, vers où il n'irait pas, n'irait plus.
Un soir il avait entrepris d'apprendre par coeur la liste de ces noms sans visage, dissous dans les flots, avec l'espoir vain de les sauvegarder, les protéger de l'érosion. Il commença de les prononcer d'une voix sourde comme pour protéger cette intimité naissante entre ces hommes et lui. Joseph les appelant, les voyait tous, leur dessinait des traits qui reflétaient – selon lui – la musicalité de leurs patronymes, leurs caractères se faisaient aussi au fil des rencontres.
Dehors la pluie avait forci, le vent s'y vautrait maintenant. L'oreille d'un musicien aurait pu y entendre vibrer la cloche de bronze de la Capitainerie, celle qui veillait au bout du mole sur les noms des disparus. Joseph s'arrêtait devant chaque fois qu'il passait sur le quai. Dans les premiers temps il avait attribué au hasard ces promenades qui le ramenaient sans férir à la cloche et à tous ces noms d'inconnus, puis il avait tenté de croire qu'il venait là pour voir sortir les ferries qui partaient vers l'Irlande, vers Aran, vers où il n'irait pas, n'irait plus.
Un soir il avait entrepris d'apprendre par coeur la liste de ces noms sans visage, dissous dans les flots, avec l'espoir vain de les sauvegarder, les protéger de l'érosion. Il commença de les prononcer d'une voix sourde comme pour protéger cette intimité naissante entre ces hommes et lui. Joseph les appelant, les voyait tous, leur dessinait des traits qui reflétaient – selon lui – la musicalité de leurs patronymes, leurs caractères se faisaient aussi au fil des rencontres.
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