Cinq ans de Crédit lyonnais. 1988-1993

" Il faut écrire un livre, me recommandent, depuis plus de cinq ans que j'ai quitté le Crédit Lyonnais, beaucoup de mes amis et de mes anciens collaborateurs. Il y a, me dit-on, une part de vérité que seul a connue en direct celui qui a été à la tête de la banque, et que seul il peut faire savoir, alors que l'on raconte n'importe quoi sur ce qui s'est passé dans les années 1988-1993. " Mais par quoi commencer ? Par l'extraordinaire escroquerie internationale dont la filiale néerlandaise a été victime ? Par la crise, sans précédent, qui a sinistré l'immobilier ? Par les clients, les bons et les mauvais ? Par l'Etat, actionnaire, tuteur, administrateur ? Ce dont je peux témoigner personnellement est multiple. Mon expérience vécue s'est répartie, comme naturellement, en vingt-sept chapitres, pour lesquels j'ai fini par trouver un ordre, à la fois logique et chronologique. La logique, c'est l'inventaire des problèmes et des décisions prises. La chronologie, c'est le passage du temps, porteur de chances mais aussi de fatalités. En tout cas, il me faut commencer par le commencement, c'est-à-dire par mon arrivée à la présidence du Lyonnais. " En mai 1988, je suis convoqué par Bérégovoy dans le bureau qu'il a retrouvé pour quelque temps rue de Rivoli... " Ainsi commence l'aventure de Jean-Yves Haberer à la tête du Lyonnais.