Dans un ouvrage novateur, aujourd'hui traduit sous le titre Le Roi ne meurt jamais. Ralph E. Giesey avait montré comment, par le jeu du hasard et du sens donné après coup, s'était établie la symbolique subtile qui, aux funérailles des derniers Valois, met en scène sans un mot, par l'efficacité de la gestuelle honorant une effigie du roi mort, un principe de droit public magistralement analysé par E.
Kantorowicz : que le roi a deux corps, le naturel et le politique, et qu'en ce dernier corps le Roi ne meurt jamais. Prenant cette fois en compte les quatre grands rituels d'Etat - funérailles, sacre-couronnement, entrée, lit de justice -, Giesey repère les nouvelles formes symboliques qui s'y font voir à l'avénement de Louis XIII (1610), et les changements subtils, mais lourds de conséquences, qui affectent alors la manifestation cérémonielle du principe des deux corps.
Alors qu'autrefois les grands cérémonials publics avaient glorifié la "perpétuité" d'une royauté abstraite, idéale, en 1610 on les ajuste pour leur faire dire l'immédiate et entière " puissance souveraine" du nouveau prince. A la fin du XVIIe siècle, la "société de cour" propose, autour du corps de Louis XIV, enfermé é Versailles et sacralisé, le comportement cérémoniel approprié aux concepts et aux réalités de la monarchie absolue.
A cette analyse où se croisent sans cesse rituel et pouvoir, l'Angleterre et la Lorraine offrent le contrepoint d'une monarchie constitutionnelle et d'un duché qui entend affirmer, par le biais d'un cérémonial copié sur celui des rois de France, ses prétentions au statut souverain.
Dans un ouvrage novateur, aujourd'hui traduit sous le titre Le Roi ne meurt jamais. Ralph E. Giesey avait montré comment, par le jeu du hasard et du sens donné après coup, s'était établie la symbolique subtile qui, aux funérailles des derniers Valois, met en scène sans un mot, par l'efficacité de la gestuelle honorant une effigie du roi mort, un principe de droit public magistralement analysé par E.
Kantorowicz : que le roi a deux corps, le naturel et le politique, et qu'en ce dernier corps le Roi ne meurt jamais. Prenant cette fois en compte les quatre grands rituels d'Etat - funérailles, sacre-couronnement, entrée, lit de justice -, Giesey repère les nouvelles formes symboliques qui s'y font voir à l'avénement de Louis XIII (1610), et les changements subtils, mais lourds de conséquences, qui affectent alors la manifestation cérémonielle du principe des deux corps.
Alors qu'autrefois les grands cérémonials publics avaient glorifié la "perpétuité" d'une royauté abstraite, idéale, en 1610 on les ajuste pour leur faire dire l'immédiate et entière " puissance souveraine" du nouveau prince. A la fin du XVIIe siècle, la "société de cour" propose, autour du corps de Louis XIV, enfermé é Versailles et sacralisé, le comportement cérémoniel approprié aux concepts et aux réalités de la monarchie absolue.
A cette analyse où se croisent sans cesse rituel et pouvoir, l'Angleterre et la Lorraine offrent le contrepoint d'une monarchie constitutionnelle et d'un duché qui entend affirmer, par le biais d'un cérémonial copié sur celui des rois de France, ses prétentions au statut souverain.