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D'Auguste (63 av. J.-C.) à Constantin (272-337) les empereurs romains ont constamment cherché à légitimer leur pouvoir ambigu par une sorte de consécration surnaturelle. D'Apollon, saint patron d'Octave et des néo-pythagoriciens, au Soleil Invincible d'Aurélien et même au Cornes radié de Constantin, la continuité est remarquable. Un pouvoir qui a quelque chose de monstrueux et d'illégal (du moins par rapport aux institutions traditionnelles et au droit humain) éprouve toujours le besoin de se justifier au plan du droit divin.
La religion impériale, avec ses allégories politiques et ses rites d'apothéose, n'est pas seule en cause dans cette question qui s'avère de première importance, dès qu'on veut comprendre le comportement des Césars, des bons comme des mauvais, des fous comme des sages. En sept chapitres riches de suggestions et d'hypothèses fécondes, même si l'on ne s'y rallie pas d'emblée, M. Jean Gagé montre que des princes — héritiers ou régnants — ont demandé à la magie et à l'astrologie l'auréole prestigieuse d'une vraie basiléia.