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Publié pour la première fois en 1959, réédité en 1970 puis en 1991 («Points »), Autocritique reparaît
aujourd’hui avec une nouvelle préface.
Entré simultanément, à vingt ans, en résistance et en communisme au moment de la bataille de
Stalingrad, Edgar Morin a connu le doute à l’égard du second dès la Libération puis, de déchirements
en désillusions, le rejet réciproque en 1951, au moment des procès et des purges de la « deuxième
glaciation » stalinienne.
Son appartenance au Parti avait duré dix ans, au cours desquels il avait vu
comment l’Appareil pouvait faire du même être un brave ou un lâche, un héros ou un monstre, un
martyr ou un bourreau. Ce livre est le récit sincère d’une déprise spirituelle.
Dans ce détournement de l’exercice tristement célèbre de confession publique que le pouvoir
soviétique exigeait de ceux qu’il voulait museler par tous les moyens, Edgar Morin ne se contente
toutefois pas de dénoncer le dévoiement ou l’impasse du marxisme.
En élucidant le cheminement
personnel qui l’avait conduit à se convertir à la grande religion terrestre du XXe siècle, il restitue le
communisme dans sa dimension humaine en montrant comment celui-ci a pu tout à la fois porter et
trahir les idéaux et les aspirations de tant de militants.
Ce témoignage, qui est celui d’une génération, est aussi une leçon toujours actuelle de discernement
moral et politique.