Si l'on tient à considérer le consensus comme l'usage le plus développé de la démocratie réussie, il peut, du point de vue de l'éthique de la psychanalyse, représenter pour chaque sujet une forme d'abandon, un soulagement de son désir propre au bénéfice d'un collectif qui ne fonctionnerait dès lors que sur les bases du moins mauvais choix, c'est-à-dire de la solution la plus moyenne. Si le système démocratique lui-même est la condition d'existence de collectifs variés porteurs de différences conflictualisables mais reconnues sans être bâillonnées, l'impératif du consensus peut parfois aller jusqu'à cautionner l'exclusion de tout ce qui pourrait venir le contrarier : l'histoire de la psychanalyse en France, récente y compris, en témoigne.
Entre l'irréductible singularité de l'acte - qui sépare - et la contingence des "quelques autres" du collectif - qui cherchent à faire lien - voici posée la mise en tension nécessaire pour qu'il y ait de l'analyse, et sans doute aussi de l'analyste. Ce paradoxe entre singulier et universel, de même que l'antipathie entre particulier et général, se retrouve aussi bien à l'horizon de tout type de lien social.
En ce qui concerne la psychanalyse, acte et démocratie peuvent-ils faire bon ménage ou mariage heureux ? La psychanalyse permet-elle de dire, concernant l'usage actuel de la démocratie - le consensus à tout prix ? - quelque chose qui ouvre sur une autre perspective qui n'exclurait pas le conflit ? Ou bien les psychanalystes sont-ils dans l'impossibilité d'échapper à l'idéologie du bonheur, et leurs collectifs sont-ils tenus d'apporter à leurs membres ce que les religions et les systèmes politiques fournissent à leurs croyants, "les promesses d'un au-delà meilleur" (Freud) ...
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Si l'on tient à considérer le consensus comme l'usage le plus développé de la démocratie réussie, il peut, du point de vue de l'éthique de la psychanalyse, représenter pour chaque sujet une forme d'abandon, un soulagement de son désir propre au bénéfice d'un collectif qui ne fonctionnerait dès lors que sur les bases du moins mauvais choix, c'est-à-dire de la solution la plus moyenne. Si le système démocratique lui-même est la condition d'existence de collectifs variés porteurs de différences conflictualisables mais reconnues sans être bâillonnées, l'impératif du consensus peut parfois aller jusqu'à cautionner l'exclusion de tout ce qui pourrait venir le contrarier : l'histoire de la psychanalyse en France, récente y compris, en témoigne.
Entre l'irréductible singularité de l'acte - qui sépare - et la contingence des "quelques autres" du collectif - qui cherchent à faire lien - voici posée la mise en tension nécessaire pour qu'il y ait de l'analyse, et sans doute aussi de l'analyste. Ce paradoxe entre singulier et universel, de même que l'antipathie entre particulier et général, se retrouve aussi bien à l'horizon de tout type de lien social.
En ce qui concerne la psychanalyse, acte et démocratie peuvent-ils faire bon ménage ou mariage heureux ? La psychanalyse permet-elle de dire, concernant l'usage actuel de la démocratie - le consensus à tout prix ? - quelque chose qui ouvre sur une autre perspective qui n'exclurait pas le conflit ? Ou bien les psychanalystes sont-ils dans l'impossibilité d'échapper à l'idéologie du bonheur, et leurs collectifs sont-ils tenus d'apporter à leurs membres ce que les religions et les systèmes politiques fournissent à leurs croyants, "les promesses d'un au-delà meilleur" (Freud) ...
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