Algérie, les romans de la guerre : Les mauvais sentiments ; La dernière impression ; Le jardin de Djemila ; Qui se souvient de la mer ; La grotte ; Les Bagnoulis ; L'opium et le bâton

19 mars 1962 : il y a deux fois vingt ans, après avoir expédié sur l'autre rive de la Méditerranée plus de deux millions de soldats, la France, par les accords d'Evian, acceptait de restituer à l'Algérie une indépendance qu'elle lui avait ravie un siècle et demi plus tôt... Un siècle et demi de tutelle, de vie ou de malvie communes, de rêves ou de cauchemars. Il y a deux fois vingt ans, à la suite de ces accords, plus d'un million d'Européens, nés et n'ayant jamais vécu ailleurs que sur cette terre, quittaient l'Algérie sans espoir de retour.
Novembre 54-juillet 62 : en moins de huit ans, rien que du côté français, ce sont donc plus de trois millions de personnes qui ont été directement touchées par la violence des événements qui ont secoué les diverses communautés d'Algérie. Et que dire ou côté algérien où les traumatismes et les oppositions ne furent pas moins vifs ? Deux fois vingt ans, c'est le temps qu'il fallut à nos mémoires collectives pour donner un nom à cette tragédie : " la guerre d'Algérie ".
Depuis lors débats et polémiques, témoignages et documents vont se multipliant, reconstruisant une autre guerre et sa légende. Mais il y eut des individus - intellectuels, témoins et soldats des deux bords - qui n'eurent pas à attendre quarante ans pour nommer ce qu'ils vécurent : une guerre civile. avec ses injustices et ses abominations, ses scandales et les choix impossibles auxquels elle contraint parfois.
Comment dire une guerre cri, la faisant ? C'est ce qu'a choisi de nous montrer Guy Dugas à travers les romans d'auteurs des deux rives et de toutes communautés, qu'il a ici réunis.