"La mort, le temps. Il venait de pointer les raisons pour lesquelles il me fallait écrire ce livre, vite. Avant qu’il ne soit trop tard. Pour qu’il ne s’éteigne pas avec ses secrets, avec son histoire, pour que les énigmes de sa vie ne restent pas sans réponse."
C’est ainsi que Sarah Kaminsky introduit son livre, qui est en fait la biographie de son père, Adolfo Kaminsky, faussaire pendant la seconde guerre mondiale, mais pas seulement. Il a en effet continué son parcours de faussaire au gré des guerres, des révoltes, que ce soit en Algérie, en Amérique du Sud ou ailleurs,
n’importe où les peuples luttaient pour leur liberté. Adolfo Kaminsky, au prénom qui le prédestinait à une importance dans l’histoire, dévoile ici le travail des résistants de l’ombre, toujours prêts à combattre pour ce en quoi ils croient. Pour Adolfo, c’était la non-violence, et la création des papiers était un bon moyen pour aider les réseaux souterrains. Pris dans des choix assez cornéliens, on admire sa ligne de conduite, toujours fidèle à lui-même et à ses convictions, et surtout à l’éthique. On peut être d’accord ou non avec ses choix, je trouve que ce livre est très intéressant. J’ai eu des cours d’histoire, comme tout le monde, mais je me rends compte que j’en ignorais beaucoup sur les dessous des réseaux de résistance, et sur le FLN, et sur la Haganah…
De plus, j’ai apprécié de découvrir ses techniques de faussaire, non pas que je veuille me lancer dans la création de faux papiers ou de faux billets de banque, mais les ressources dont il dispose sont fascinantes. Ainsi il prend chaque nouvelle mission comme un défi, il faut sans cesse qu’il se surpasse, qu’il trouve de nouvelles techniques, de nouveaux papiers, de nouvelles encres, jusqu’à falsifier l’infalsifiable ! Car si Adolfo Kaminsky a eu un seul mot d’ordre, c’est qu’il n’y a pas d’infalsifiable. Rien ne lui résiste, pas même les fameux passeports suisses, saint graal des faussaires. C’est donc un magicien que nous fait découvrir Sarah Kaminsky, un magicien plein d’honneur et de générosité, lui qui a toujours refusé de se faire payer pour ses nombreuses heures de travail et les grands risques qu’il prend . Les employeurs se succèdent mais ne se ressemblent pas, tous veulent le compter parmi leurs rangs, des services secrets aux terroristes extrémistes, on croirait un roman tant on a parfois du mal à y croire.
J’ai été surprise de voir dans ce livre des thèmes bien plus d’actualité qu’il n’y parait. En effet, en pleine période de questionnement sur l’identité nationale et d’obligation de prouver sa nationalité, on retrouve des problématiques de nationalité, d’immigration, de dette remplie auprès d’un pays qui ne renvoie pas l’ascenseur.
Je retiendrai la simplicité de la langue de Sarah Kaminsky, la sobriété du ton adopté, mais pas dénué de tendresse pour autant. Adolfo Kaminsky, une vie de faussaire peut être lu comme une mise en abîme : un livre, soit des liasses de papiers collées les unes aux autres, qui mettent en lumière le pouvoir d’autres bouts de papier, une question de vie ou de mort pour certains…
Mon père ce faussaire
"La mort, le temps. Il venait de pointer les raisons pour lesquelles il me fallait écrire ce livre, vite. Avant qu’il ne soit trop tard. Pour qu’il ne s’éteigne pas avec ses secrets, avec son histoire, pour que les énigmes de sa vie ne restent pas sans réponse."
C’est ainsi que Sarah Kaminsky introduit son livre, qui est en fait la biographie de son père, Adolfo Kaminsky, faussaire pendant la seconde guerre mondiale, mais pas seulement. Il a en effet continué son parcours de faussaire au gré des guerres, des révoltes, que ce soit en Algérie, en Amérique du Sud ou ailleurs, n’importe où les peuples luttaient pour leur liberté. Adolfo Kaminsky, au prénom qui le prédestinait à une importance dans l’histoire, dévoile ici le travail des résistants de l’ombre, toujours prêts à combattre pour ce en quoi ils croient. Pour Adolfo, c’était la non-violence, et la création des papiers était un bon moyen pour aider les réseaux souterrains. Pris dans des choix assez cornéliens, on admire sa ligne de conduite, toujours fidèle à lui-même et à ses convictions, et surtout à l’éthique. On peut être d’accord ou non avec ses choix, je trouve que ce livre est très intéressant. J’ai eu des cours d’histoire, comme tout le monde, mais je me rends compte que j’en ignorais beaucoup sur les dessous des réseaux de résistance, et sur le FLN, et sur la Haganah…
De plus, j’ai apprécié de découvrir ses techniques de faussaire, non pas que je veuille me lancer dans la création de faux papiers ou de faux billets de banque, mais les ressources dont il dispose sont fascinantes. Ainsi il prend chaque nouvelle mission comme un défi, il faut sans cesse qu’il se surpasse, qu’il trouve de nouvelles techniques, de nouveaux papiers, de nouvelles encres, jusqu’à falsifier l’infalsifiable ! Car si Adolfo Kaminsky a eu un seul mot d’ordre, c’est qu’il n’y a pas d’infalsifiable. Rien ne lui résiste, pas même les fameux passeports suisses, saint graal des faussaires. C’est donc un magicien que nous fait découvrir Sarah Kaminsky, un magicien plein d’honneur et de générosité, lui qui a toujours refusé de se faire payer pour ses nombreuses heures de travail et les grands risques qu’il prend . Les employeurs se succèdent mais ne se ressemblent pas, tous veulent le compter parmi leurs rangs, des services secrets aux terroristes extrémistes, on croirait un roman tant on a parfois du mal à y croire.
J’ai été surprise de voir dans ce livre des thèmes bien plus d’actualité qu’il n’y parait. En effet, en pleine période de questionnement sur l’identité nationale et d’obligation de prouver sa nationalité, on retrouve des problématiques de nationalité, d’immigration, de dette remplie auprès d’un pays qui ne renvoie pas l’ascenseur.
Je retiendrai la simplicité de la langue de Sarah Kaminsky, la sobriété du ton adopté, mais pas dénué de tendresse pour autant. Adolfo Kaminsky, une vie de faussaire peut être lu comme une mise en abîme : un livre, soit des liasses de papiers collées les unes aux autres, qui mettent en lumière le pouvoir d’autres bouts de papier, une question de vie ou de mort pour certains…