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L’ouvrage propose un parcours centré sur les murs de Montevideo, un regard ethnologique et sémiologique sur différents genres d’inscriptions et leur pratique : les pintadas des brigades de partis politiques ; les graffitis, murales, pochoirs et autres formes de street art de la jeune génération. Directement ou indirectement politiques, ces expressions graphiques sont le reflet de différentes manières de s’engager et de formuler cet engagement ; elles sont issues d’une tradition structurée, instituée comme un rite d’affrontement entre partis, ou sont encore les traces d’une jeunesse née dans le désenchantement de la post-dictature.
Ces «jeunes» prennent le politique de biais, sur le mode de l’ironie et de la dérision, ou bien de front, exprimant l’émergence de nouvelles formes de militantisme. L’ensemble de ces inscriptions, les imaginaires et les systèmes symboliques qu’elles exposent, permettent de cerner des cultures politiques cohabitant à Montevideo, dans le cadre du premier gouvernement du Frente Amplio (2005-2009), mais aussi dans une histoire plus longue et plus globale.
Les inscriptions aspirent à créer l’identification ou la connivence des citoyens-citadins, en usant de rhétoriques informelles, callejeras. Plus efficaces symboliquement que politiquement, ces pratiques renvoient à ce que le politique recèle de plus éprouvé et de plus subjectif, elles sont le lieu où l’individu peut réécrire le monde, se situant en son sein et dans des cadres d’expériences partagées.
Sans cesse resémantisée, on voit évoluer une ville politique où certains pans de la démocratie se jouent dans la rue.