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Dès l'âge de 23 ans, Jen Davis, qui a toujours souffert d'obésité, entame une étonnante quête sur sa propre image. Onze années durant, elle réalise des autoportraits d'une troublante beauté. Ses autoportraits, magistralement composés, s'inspirent de la peinture hollandaise des XVIIe et XVIIIe siècles où l'obsession de la lumière joue avec une apparente simplicité. Tout au long du livre, sa démarche évolue.
Photographier un corps imparfait apparaît comme un moyen de questionner les normes sociales : avec un air de défi, Jen Davis affronte le regard du spectateur. On aperçoit, parfois au travers d'une porte ou d'une fenêtre, une jeune femme au regard souvent mélancolique. Petit à petit, la scène photographique devient un espace à dimension fantasmatique. Jen Davis compose des situations intimes avec des hommes qu'elle a rencontrés, qui ont éveillé son désir mais n'y ont pas répondu.
L'appareil photo permet le transfert de l'émotion amoureuse : elle dit le traiter " comme un amant ". C'est l'acceptation progressive de cette vulnérabilité qui suscite l'empathie. Elle vaut de façon générale pour toutes les personnes confrontées à la difficile représentation de leur propre corps. " En définitive, dit Jen Davis, mon travail parle de l'inconfort de chacun avec soi-même. "