Les intellos précaires

Par : Marine Rambach, Anne Rambach

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  • Nombre de pages328
  • PrésentationBroché
  • Poids0.51 kg
  • Dimensions15,5 cm × 23,5 cm × 2,6 cm
  • ISBN2-213-60927-6
  • EAN9782213609270
  • Date de parution05/09/2001
  • ÉditeurFayard

Résumé

Les intellos précaires sont les enfants indignes de la crise. Mais ils sont d'abord les enfants des babyboomers. Ils ont entre 25 et 35 ans et sont diplômés, ils sont hyperactifs, leur contribution est inépuisable dans les domaines des arts et des lettres, de la communication, du militantisme et d'Internet. Les secteurs dans lesquels ils travaillent ont choisi d'employer des précaires plutôt que des salariés, aussi leur génération n'est-elle pas une génération spontanée, mais le résultat d'une politique de gestion des entreprises. Les intellos précaires sont un ovni social. Ils n'existent pas dans le classement officiel des catégories professionnelles. Ils occupent plusieurs emplois à la fois ou pas du tout, parfois ils travaillent au noir, leur statut change sans cesse. Contrairement aux intermittents du spectacle, les intermittents de l'intellect ne bénéficient souvent d'aucune protection. Créative, entreprenante et sans concession, cette génération montante vit sans filet. Les intellos précaires sont un hybride culturel. Ils vivent en centre-ville, mais dans des studios minuscules où les livres s'entassent jusqu'au plafond. Ils vont au cinéma, achètent des livres, mangent au restaurant. Mais ils font leurs courses chez Leader Price ou au Carrefour de Saint-Denis. Les intellos précaires consomment de manière paradoxale. Leur mode de vie échappe aux logiques classiques. Notamment à celles de leurs parents et de leur banquier.
Les intellos précaires sont les enfants indignes de la crise. Mais ils sont d'abord les enfants des babyboomers. Ils ont entre 25 et 35 ans et sont diplômés, ils sont hyperactifs, leur contribution est inépuisable dans les domaines des arts et des lettres, de la communication, du militantisme et d'Internet. Les secteurs dans lesquels ils travaillent ont choisi d'employer des précaires plutôt que des salariés, aussi leur génération n'est-elle pas une génération spontanée, mais le résultat d'une politique de gestion des entreprises. Les intellos précaires sont un ovni social. Ils n'existent pas dans le classement officiel des catégories professionnelles. Ils occupent plusieurs emplois à la fois ou pas du tout, parfois ils travaillent au noir, leur statut change sans cesse. Contrairement aux intermittents du spectacle, les intermittents de l'intellect ne bénéficient souvent d'aucune protection. Créative, entreprenante et sans concession, cette génération montante vit sans filet. Les intellos précaires sont un hybride culturel. Ils vivent en centre-ville, mais dans des studios minuscules où les livres s'entassent jusqu'au plafond. Ils vont au cinéma, achètent des livres, mangent au restaurant. Mais ils font leurs courses chez Leader Price ou au Carrefour de Saint-Denis. Les intellos précaires consomment de manière paradoxale. Leur mode de vie échappe aux logiques classiques. Notamment à celles de leurs parents et de leur banquier.

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4/5
sur 2 notes dont 1 avis lecteur
L’intello, précaire ou flexible ?
Sous ces deux termes en apparence antinomiques se cache une réalité sociale et économique. La précarité de l’intellectuel est le résultat d’une politique orientée vers la rentabilité à tout prix, au profit de l’actionnariat et au détriment de la dimension humaine et sociale de l’entreprise (sauf lorsqu’il s’agit d’une jeune structure ou d’une association, elle-même précaire, qui induit celle de ses intellos). À défaut d’avoir fait une analyse sociologique en bonne et due forme, Anne et Marine Rambach ont sorti du placard l’une des conséquences du régime capitaliste que nous absorbons chaque jour à petite dose : l’externalisation des compétences. Au même titre que la délocalisation, la baisse de la qualité au mépris de la sécurité et de la santé du travailleur et du consommateur, la recherche impérative de la croissance économique (par l’obsolescence programmée ou l’injection de dépendance), la précarité est une réponse économique pour être rentable et conquérir toujours plus de place sur les « marchés » ultra-concurrentiels. Ceux qui investissent sur les biens, les services et les êtres humains pour bâtir leur fortune l’appellent flexibilité et mobilité. Pour ceux qui la subissent – et ils sont certainement majoritaires – c’est la précarité. Les CDI, s’ils ne sont pas raflés par un plan social, sont progressivement remplacés par des travailleurs à domicile, des free lance (ou des auto-entrepreneurs) dont les charges sociales et les contraintes sont inexistantes ; les journalistes sont plus compétents lorsqu’ils sont pigistes, car moins sédentaires ; même les CDD sont remplacés par des stagiaires qui occupent à tour de rôle un poste à l’année. Dans cette logique ultra libérale, ce sont évidemment les entreprises qui tiennent d’une main de fer le rapport de force avec les nombreux candidats à la précarité (à défaut d’avoir pu mettre les deux pieds dans l’entreprise avec un CDI utopique, ou au moins un CDD). Grâce à la précarité, les entreprises suppriment leur devoir de nourrir, de protéger et d’assurer la retraite de leurs salariés. Désormais, on dispose et on impose selon les besoins immédiats de l’activité. Désormais, les salariés, tout comme leurs outils de travail et leurs locaux (bref, leurs conditions de travail), ne représentent plus un investissement mais seulement une charge ; on investit plus que dans les actions et les fonds financiers. [...] Mais la précarité n’est pas forcément subie ; elle peut être un choix et présente des avantages. [...] L’entreprise est perçue comme une micro-société violente psychologiquement, où la guerre pour le pouvoir est perpétuelle ; le mode de fonctionnement est perçu comme rigide et sclérosé. Lisez la suite de la critique sur mon blog : http://bibliolingus.over-blog.fr/article-les-intellos-precaires-anne-et-marine-rambach-116117904.html
Sous ces deux termes en apparence antinomiques se cache une réalité sociale et économique. La précarité de l’intellectuel est le résultat d’une politique orientée vers la rentabilité à tout prix, au profit de l’actionnariat et au détriment de la dimension humaine et sociale de l’entreprise (sauf lorsqu’il s’agit d’une jeune structure ou d’une association, elle-même précaire, qui induit celle de ses intellos). À défaut d’avoir fait une analyse sociologique en bonne et due forme, Anne et Marine Rambach ont sorti du placard l’une des conséquences du régime capitaliste que nous absorbons chaque jour à petite dose : l’externalisation des compétences. Au même titre que la délocalisation, la baisse de la qualité au mépris de la sécurité et de la santé du travailleur et du consommateur, la recherche impérative de la croissance économique (par l’obsolescence programmée ou l’injection de dépendance), la précarité est une réponse économique pour être rentable et conquérir toujours plus de place sur les « marchés » ultra-concurrentiels. Ceux qui investissent sur les biens, les services et les êtres humains pour bâtir leur fortune l’appellent flexibilité et mobilité. Pour ceux qui la subissent – et ils sont certainement majoritaires – c’est la précarité. Les CDI, s’ils ne sont pas raflés par un plan social, sont progressivement remplacés par des travailleurs à domicile, des free lance (ou des auto-entrepreneurs) dont les charges sociales et les contraintes sont inexistantes ; les journalistes sont plus compétents lorsqu’ils sont pigistes, car moins sédentaires ; même les CDD sont remplacés par des stagiaires qui occupent à tour de rôle un poste à l’année. Dans cette logique ultra libérale, ce sont évidemment les entreprises qui tiennent d’une main de fer le rapport de force avec les nombreux candidats à la précarité (à défaut d’avoir pu mettre les deux pieds dans l’entreprise avec un CDI utopique, ou au moins un CDD). Grâce à la précarité, les entreprises suppriment leur devoir de nourrir, de protéger et d’assurer la retraite de leurs salariés. Désormais, on dispose et on impose selon les besoins immédiats de l’activité. Désormais, les salariés, tout comme leurs outils de travail et leurs locaux (bref, leurs conditions de travail), ne représentent plus un investissement mais seulement une charge ; on investit plus que dans les actions et les fonds financiers. [...] Mais la précarité n’est pas forcément subie ; elle peut être un choix et présente des avantages. [...] L’entreprise est perçue comme une micro-société violente psychologiquement, où la guerre pour le pouvoir est perpétuelle ; le mode de fonctionnement est perçu comme rigide et sclérosé. Lisez la suite de la critique sur mon blog : http://bibliolingus.over-blog.fr/article-les-intellos-precaires-anne-et-marine-rambach-116117904.html
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