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Pour les non-initiés, les films de Jacques Demy peuvent sembler étranges et même ridicules, avec leurs combinaisons des couleurs de mauvais goût et le dialogue chanté. Pourtant depuis la fin des années 1990, une génération de cinéastes (Ozon, Martineau, Ducastel) s’est inspirée du cinéma de Demy. Ce livre tente de mettre en lumière l’esthétique queer qui traverse une oeuvre placée sous l’influence de Jean Cocteau, de Luchino Visconti et de la comédie musicale hollywoodienne, une oeuvre marquée par des tonalités queer et qui, à son tour, a influencé toute une génération de cinéastes queer.
Lire le cinéma de Demy en termes féeriques et queer en soulève la complexité. Ces deux approches dévoilent un engagement cinématographique et montrent en quoi Demy, plus que tout autre cinéaste de la Nouvelle Vague, a repoussé les limites du genre et de la sexualité, en mettant en scène le «mélodrame» – voire la tragédie – de l’hétéronormativité dans ce que celle-ci a de contraignant non seulement visà- vis du genre et de la sexualité, mais aussi de l’appartenance sociale.
Le cinéma de Demy s’inscrit ainsi dans toute une histoire du conte qui le valorise et en fait un genre légitime et adulte, doté de potentiels subversifs, sinon révolutionnaires. Cette étude nous permet donc aussi d’explorer et d’élargir les limites du conte de fées à travers l’oeuvre de Demy.