Les hauts cris (2). Saint-Aviste

Vous êtes encore jeune, vous plaisez, vos affaires sont assez satisfaisantes pour susciter l'envie de quelques bons amis et, pourtant, un beau jour, tout cela vous paraît vain et futile. Ce que vous faites n'a plus de sens ou plutôt ne se rattache à rien d'essentiel, qui le justifierait. Vous avez alors la ressource de vous dissoudre dans les plaisirs ou dans l'indifférence. Romain, le héros de ce livre, a tâté des deux à la fois.
Il mène une vie indépendante, s'intéresse beaucoup aux jeunes filles en fleurs et professe un certain détachement. Cependant, il garde de son adolescence, un impérieux besoin d'ordre et de netteté. Rien ne laissait présager l'impasse dans laquelle il se trouve. Elle est tout intérieure. Lassé de voyages et d'aventures, il éprouve brusquement le désir de la solitude et celui du dépouillement qui rend libre.
Apparaît Chantal, sa filleule, qui demeure hors d'atteinte des marécages de la vie courante et lui conseille de faire une retraite à Saint-Aviste. La cellule où il est logé, le décor de neige sur la colline, l'atmosphère de ce lieu préservé, lui donneront plus que jamais l'envie de se libérer de l'accessoire et de trouver une vérité qui ne soit point contingente. Mais la tentation viendra sous la forme qui le rend le plus vulnérable.
A Saint-Aviste, il rencontre une jeune fille qui lui inspire un sentiment d'amour vrai, dont il avait toujours douté. Le cadre et l'ambiance mystique donnent à cette passion subite une force insoupçonnée. Mais ne s'agit-il pas d'une ruse profane propre à le détourner de son accomplissement intérieur ? Ainsi se mêlent, dans ce livre, l'histoire d'un homme et d'une famille, celle de Chantal Vernot, que nous avions connue dans Les Hauts cris, la découverte de l'amour humain dans ce qu'il a de plus essentiel et la recherche de la contemplation et de l'absolu dont l'exigence demeure une fois qu'on l'a ressentie.