Le Droit au droit. Pour un libéralisme institutionnel

Le débat politique et la philosophie redécouvrent le droit. La loi c'est la loi, cette tautologie qui traduisait le légicentrisme jacobin est aujourd'hui mise en question par le Conseil constitutionnel jugeant de la conformité des lois au Droit comme par la pratique de la cour européenne des Droits de l'Homme forgeant un droit commun de l'Europe. Ainsi, toute loi n'est plus droit. Jean-Marc Varaut propose de penser et d'accompagner ce retour du droit : extériorité du droit par rapport au pouvoir, fondement en droit du pouvoir, polycratie, déflation législative et réglementaire sont les modes de ce retrait de l'État devant la société civile.
Ce n'est pas dans l'anarchie sauvage, mais dans le droit et par le droit que doit s'opérer la rupture libérale avec le social-étatisme au pouvoir dans les têtes et les textes depuis un demi-siècle. Wittgenstein formule l'intention de cette contribution originale : Si je veux que la porte tourne, il faut que les gonds soient fixes. L'auteur en propose quelques applications dans le droit d'entreprendre, d'être propriétaire, de contracter, de s'associer, comme de répondre de ses actes et même d'être puni.
Cet essai sur le libéralisme institutionnel se fonde sur une philosophie implicite de la liberté et de la responsabilité, où l'on pourra reconnaître les influences contrastées de Benjamin Constant, Friedrich Hayek et Emmanuel Levinas, comme aussi de son expérience d'avocat.