Saul Indian Horse vient d'une famille ojibwée, et a vécu dans les légendes et traditions de ses ancêtres, au cœur des montagnes du Canada. Mais suite à la mort de son frère aîné et du départ de ses parents, il vit seul avec sa grand-mère alors que l'hiver arrive... Il n'a que huit ans lorsqu'il est récupéré par des Blancs, qui l'ont envoyé dans un orphelinat : St Jérôme, un établissement catholique réservé aux jeunes amérindiens. Et cet endroit est sans aucun doute l'enfer sur Terre. Tout les jeunes vivant là, garçons et filles, jeunes et grands, vont vivre une vie ponctuée
de violences, de brimades, de sévices, où toutes les méthodes sont bonnes pour les « débarrasser » de leur nature « sauvage ». Si Saul a survécu à ces mauvais traitements, c'est d'abord grâce aux souvenirs auxquels il s'accroche opiniâtrement : ceux de sa famille, de l'enseignement de sa grand-mère, les grands espaces... Et un jour, il découvre grâce à un prêtre, le père Leboutilier, le sport national du Canada : le hockey. Saul est petit, malingre, et pourtant... Pourtant il a ce talent de lire l'espace, de décoder les mouvements du jeu, et surtout il a l'obstination pour aller loin, il compense sa petite taille par sa vitesse, il ne pense qu'au hockey, et n'hésite pas à se lever tôt ou se coucher tard pour s'entraîner en catimini, avec les moyens du bord. Le hockey est la seule chose qui lui permette de tenir dans cet enfer, et il va rapidement intégrer l'équipe. Grâce à ce jeu, il va pouvoir avoir une nouvelle vie, peut-être d'espérer un jour devenir un joueur professionnel. Mais si Saul ne se préoccupe pas de sa nationalité ou de la couleur de sa peau, beaucoup de joueurs ne verront en lui « que l'Indien ». Et Saul va découvrir qu'on ne s'échappe pas si facilement de St Jérôme et de ses souvenirs...
Jeu blanc fait partie de ces livres difficile à décrire. J'aurais envie d'en parler en long, en large et en travers, mais je ne vais pas vous dévoiler tout les éléments de l'intrigue ! Surtout que c'est un roman assez court (environ 250 pages chez 10/8), mais qui demande malgré tout une grosse implication, tant l'histoire est à la fois touchante, dramatique et dense. Ce début d'année 2019 commence bien, car ce roman de Richard Wagamese est une bonne grosse claque, le genre d'histoire qui te tourne dans tout les sens, qui te frappe bien et te remet un petit uppercut pour te finir. C'est vraiment une histoire bouleversante, et absolument nécessaire à lire ! Spécialement lorsqu'on sait que Richard Wagamese s'est énormément inspiré de son histoire personnelle pour écrire Jeu blanc... Richard Wagamese est Ojibwe également, et ses parents ont été placés dans une institution, enlevés à leurs familles afin de les séparer de leur racine. De son côté, Richard Wagamese a été élevé dans des familles d'accueil, avant d'être adopté par une famille qui lui a dénié tout droit de rester en contact avec ses proches ou son cercle d'appartenance.
C'est donc un roman très souvent dur, tout le temps émouvant, et j'ai été emportée du début à la fin. Et toutes les parties se déroulant dans l'univers du hockey sont tout à fait compréhensibles même pour des néophytes ! Jeu blanc fait partie de ces livres que je vais maintenant conseiller à tout le monde, et j'espère que d'autres romans de Richard Wagamese - en plus de Les étoiles s'éteignent à l'aube - seront traduits en français. C'est un monsieur que j'aurais adorée rencontrer...
Je recommande absolument Jeu blanc, foncez !
Indien en péril
Ce livre est un coup de poing. Comment peut-on imaginer qu’en 1961,au Canada,de jeunes Indiens étaient arrachés à leur famille pour être placés en orphelinat afin d’effacer toute trace de « sauvagerie »en eux? Saul,de la tribu des Ojibwés,n’a que 8 ans lorsqu’il subit ces mauvais traitements et voit nombre de ses congénères se suicider. Il va être sauvé par son don exceptionnel pour le hockey sur glace mais à quel prix?
Inspiré de la vie de l’auteur, »Jeu blanc » est un texte bouleversant,révoltant mais aussi poétique,teinté de légendes et visions indiennes.