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" Ce mercredi 11 janvier 2011, à Homs, ville symbole de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad, rien ne s'est déroulé comme nous l'attendions. Nous pensions partir au nord. Notre escorte militaire nous a conduit au sud. Nous voulions rendre compte des horreurs de la guerre civile qui secouait la Syrie depuis mars 2011. Et voilà que nous avons été pris pour cible. Des explosions, quatre, avaient secoué le quartier alaouite de Akrama al-Jadida pourtant calme et préservé jusque-là.
Gilles a été abattu dans l'immeuble où je me trouvais également. Tout s'est passé si vite. Les cris. Le sang. L'évacuation dans un taxi jaune vers le dispensaire. Tout proche. "
Caroline Poiron était la compagne de Gilles Jacquier, grand reporter à France2, tué ce jour-là à Homs dans des circonstances dramatiques. Dans Attentat Express, elle retrace, avec Sid Ahmed Hammouche et Patrick Vallélian, les événements qui se sont succédé ce jour-là.
Leur enquête pose de troublantes questions. Pourquoi leur escorte de sécurité a-t-elle disparu à la première explosion ? Pourquoi la circulation a été bloquée pendant plusieurs minutes, puis a repris comme si de rien n'était après la mort de Gilles Jacquier. Quel rôle a joué la religieuse chrétienne qui a facilité leur entrée en Syrie ? Qui sont les pro-Bachar qui les ont poussés vers la mort ? Quel était l'intérêt du régime syrien de tuer le journaliste de France Télévisions ?
Les trois journalistes trouveront des réponses au cours de mois d'investigation en France, en Syrie, au Liban, en Égypte, en Belgique, en Turquie et au Maroc.
Caroline Poiron est photographe journaliste pour France Télévisions et Paris Match.
Sid Ahmed Hammouche et Patrick Vallélian sont grands reporters respectivement à La Liberté (Suisse) et à L'Hebdo (Suisse). Ils étaient tous présents à Homs le 11 janvier 2012.
Subjectif
J'ai été un peu déçue par ce document parce que je pensais en apprendre davantage sur la manière dont Bachar al-Assad maltraite son peuple or Caroline Poiron veut ici surtout montrer comment il manipule les médias, de manière parfois malhabile d'ailleurs car il est capable de leur faire rencontrer un prétendu prisonnier que le journaliste rencontre ensuite parfaitement libre dans la rue. J'ai trouvé que parfois, on tournait en rond mais globalement, Caroline Poiron atteint son but. Elle règle quelques comptes avec certains journalistes, notamment avec Jaques Duplessy qui en Syrie, montre à la religieuse qui les accueille l'article que l'auteure a écrit quand elle avait infiltré les rebelles, ou avec des journalistes belges qui filment Gilles Jacquier sur son lit de mort sans s'occuper d'elle qui est à côté. Ce qui est aussi très intéressant, c'est de constater la désinformation qui suivra cette mort, même et surtout en France où un George Malbrunnot va énoncer des contre-vérités étayées par on ne sait quelle source. Ce qui m'a paru le plus fascinant dans ce document, c'est le portrait de cette religieuse qui semble avoir mené Jacques Cartier à la mort, une femme très proche du pouvoir mais aussi de personnes peu recommandables comme Thierry Messan. Cette mère Agnès (ici en photo avec Gilles Jacquier) est presque un personnage de roman, malheureusement, elle est bien réelle. Ce livre m'a tout de même permis de comprendre pourquoi Bachar al-Assad était protégé par d'autres puissances, notamment parce qu'il est laïc. C'est surtout un hommage d'une femme à son mari et cela donne à réfléchir que l'objectivité de ces propos. Comment garder assez de distance quand on fut au coeur de l'action?