Stéphanie Lehuger

Hervé Vigier nous invite à une course entre l'ombre et la lumière, pour découvrir ce savoir caché qui procure le bonheur intérieur et donne tout son sens à la vie, à travers l'accueil, la justice, la bienveillance, mais aussi la révolte, et la transgression positive nécessaire pour faire face à l'intolérable. La conscience communie alors avec l'action. L'esprit fait enfanter le lumineux par l'obscur, l'Homo sapiens atteint la Sagesse et renonce au leurre illusoire d'un pouvoir matériel ou surhumain.
Ce cheminement débute avec l'Homme de Néandertal et l'émergence d'une vie métaphysique, puis avec les peintures pariétales de l'Homo sapiens où apparaissent les premiers mythes et la mort qui n'est plus perçue comme une fin. Le cheminement religieux et philosophique se poursuivant du sanctuaire de Göbekli Tepe situé dans l'actuelle Turquie, puis en Palestine, en Grèce avec ses initiations et Platon incitant l'Homme à se tourner vers "l'Artisan du Monde" et à sortir de la caverne, à Rome passant du polythéisme au christianisme comme religion d'état marquant l'entrée du politique dans le religieux...
L'hermétisme et l'art de la mémoire maintiennent une spiritualité discrète. Ils donnent ensuite naissance à l'Art Royal, dont le seul secret est l'égrégore et sa capacité à réagir devant l'effroi exprimé par Saint-Exupéry : "Tant d'Hommes et si peu d'humanité". Pour poursuivre cet élan, écarter les fossoyeurs de l'esprit et les administrateurs de l'Absurdistan, agitateurs de l'Homo demens, faire face à notre crise actuelle du "penser en commun", il faut que chacun sorte de l'ombre pour apporter son flambeau et mette la fraternité humaine au coeur de ses préoccupations, dans le sens de l'amour du "vivre ensemble" au sein d'un humanisme qui respecte chaque culture dans une Civilisation de l'Universel.
La démocratie se reconstruira alors, loin de l'autoritarisme, dans l'éthique des princes et présidents philosophes qui n'invoquent pas le Bien mais la Bonté.