Espaces et sociétés N° 87, 4/1996

Les "économies alternatives" sont multiformes. On trouve à un pôle les activités informelles et souterraines avec le profit pour seul but; à l'autre pôle celles qui se fondent sur des valeurs différentes: la coopération, la citoyenneté, etc. Leur point commun est de mobiliser des solidarités actives ou des "réseaux ", sans lesquels les unes et les autres seraient vouées à l'échec. Espaces et Sociétés analyse quelques-unes des formes de mise en réseau : les " entrepreneurs ethniques" qui se lancent dans le commerce international soit en jouant sur le travail au noir et la contrebande, soit en jouant sur le différentiel entre les deux rives de la Méditerranée; l'habitat coopératif à Montréal, avec ses effets ambigus sur le lien social entre résidents; la montée en puissance des nouvelles technologies de la communication, incapables de réduire la fragmentation des pratiques urbaines.
Ce dossier remet en cause quelques idées reçues: les immigrés peuvent devenir des acteurs économiques majeurs et des médiateurs, les communications électroniques n'ont pas les vertus citoyennes qu'on leur prête trop vite...