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Quelles sont les différences internes aux milieux populaires
susceptibles de rendre raison des variations, parfois
considérables, dans la scolarité d’enfants d’environ huit ans ?
Qu’est-ce qui peut éclairer le fait qu’une partie de ceux qui ont
la plus grande probabilité de redoublement à l’école
élémentaire échappent à ce risque et même, dans certains cas
singuliers particulièrement intéressants, occupent les
meilleures places dans les classements scolaires ? Les
phénomènes de dissonances et de consonances entre des
configurations familiales populaires et l’univers scolaire
constituent donc l’objet central de ce livre.
Les "tableaux de
famille" qui forment le corps principal de l’ouvrage permettent
notamment de comprendre comment un capital culturel
familial peut se transmettre ou, au contraire, ne parvient pas à
trouver les conditions de sa transmission ; ou bien encore
comment en l’absence de capital culturel ou en l’absence
d’action expresse de transmission d’un capital culturel
existant, les savoirs scolaires peuvent tout de même être
appropriés par les enfants.
Mais, en fin de compte, ce sont les
notions mêmes de capital culturel, de transmission ou
d’héritage qui, métaphores utiles lorsqu’on commente des
tableaux croisant des variables, perdent de leur pertinence dès
lors que, changeant d’échelle d’observation, on s’attache à la
description et à l’analyse des modalités de la socialisation
familiale ou scolaire, dans le cadre d’une anthropologie des
relations d’interdépendance.