On est dans le flou le plus total au départ dans cette lecture. On finit par y voir un peu plus clair après quelques chapitres, mais beaucoup d'éléments nous échappent comme pour François.
Qu'importe, comme lui et Paul, on va de l'avant sans savoir où cela va bien pouvoir nous mener. On tourne les pages, on se sent happer pour ce tourbillon.
J'ai aimé que François prenne enfin conscience des choses réellement importantes sur cette terre et dans l'existence. Souvent, on ne le voit pas, on se voile la face, on se perd dans des méandres et on poursuit des chimères.
Paul, plus jeune,
est plus insaisissable. Et pourtant, c'est ce personnage mon préféré. Une gueule d'ange comme je me plais à l'imaginer avec ce que m'en dit Karine Giebel. Une douceur et une brutalité presque virginale. Un ange déchu qui peut reprendre sa place. On le souhaite tellement.
Duo improbable, impossible même et pourtant ça fonctionne.
Belle écriture et bon rythme.
On avale du bitume, mais pas seulement. On devient bohème, libre de toutes attaches, enfin presque. Sensation d'ivresse qui s'empare de nous... Alors que le temps, la mort, le danger rode.
On traverse la France, pour un peu, on ferait du tourisme et pourtant.
C'est un roman plus sur la vie que sur la mort qui reste cependant présente presque à chaque ligne.
La mort comme destination finale
François Davin va mourir. En état de choc il fuit sa femme, son métier d'avocat, sa vie...
Il rencontre sur son chemin Paul, jeune homme paumé au sombre passé.
Les deux hommes que tout opposent vont alors s'associer et tenter d'échapper à leur destin.
En mettant la mort au centre de son roman, Karine Giebel, réussit à nous donner le goût de vivre.