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« Le grand moment était venu. Le barrage roulant s'approchait des premières tranchées. Nous nous mîmes en marche... Ma main droite étreignait la crosse de mon pistolet et la main gauche une badine de bambou. Je portais encore, bien que j'eusse très chaud, ma longue capote et, comme le prescrivait le règlement, des gants. Quand nous avançâmes, une fureur guerrière s'empara de nous, comme si, de très loin, se déversait en nous la force de l'assaut.
Elle arrivait avec tant de vigueur qu'un sentiment de bonheur, de sérénité me saisit.L'immense volonté de destruction qui pesait sur ce champ de mort se concentrait dans les cerveaux, les plongeant dans une brume rouge. Sanglotant, balbutiant, nous nous lancions des phrases sans suite, et un spectateur non prévenu aurait peut-être imaginé que nous succombions sous l'excès de bonheur. »Ernst Jünger.Le livre d'Ernst Jünger, Orages d'acier, est incontestablement le plus beau livre de guerre que j'aie lu.André Gide.
Un soldat dans l'action
C'est le seul récit héroïque de la grande guerre. Parce que c'est le seul à avoir vécu la guerre en mouvement et pas de manière statique comme la plupart des combattants. Il illustre en quelque sorte une manière de faire la guerre et de trouver une solution dans les guerres tactiques modernes : le commando. C'est donc un récit guerrier qui contraste fortement avec les autres récits de 14 où les hommes subiront la guerre plus qu'ils ne la feront. A noter aussi que ce récit de guerre de ce soldat engagé est aussi l'un des premiers écrits qui même s'il a été engagé dans les deux guerres a aussi été l'un des premiers théoricien de la paix.