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Clotilde pédalait lentement le long du Grand Canal. Le soleil couchant illuminait de ses traits rougeoyants la façade du château, surplombant la végétation grandiose du parc tricentenaire. La jeune fille était perdue dans ses pensées. Elle venait d'évoquer avec ses parents la déferlante pornographique qui frappait à nouveau : des affiches innommables sur tous les abribus de France ; la promotion d'un film infect, produit par le monde de la dépravation, bien décidé à pervertir toujours davantage les jeunes enfants ; des pleines pages infâmes dans des journaux serviles pour vanter les déviances les plus alternatives...
Même Joël, son ami rocker, dont l'addiction à la pornographie l'effrayait, lui avait avoué en être troublé. Clotilde contempla la splendeur du château, du parc et du ciel, et respira à pleins poumons les parfums bienfaisants de cette soirée printanière. Elle s'arrêta, posa un pied par terre et regarda fixement le sol. Et soudainement, malgré elle, ses yeux se remplirent de larmes.
