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Hallâj est exposé comme un signe au centre du carrefour. Le saint y croise le blasphémateur et l'extatique le pieux musulman. Il rompt avec la religion légaliste, mais la présuppose partout. Il compose avec Jésus le mystique, celui d'un Jean de la Croix, un portrait saisissant. Et par-delà, c'est à la lumière du Verbe incarné que se révèle et se renoue le mystère de sa passion d'amour. L'auteur qui entend interroger Hallâj dans la perspective de la théologie chrétienne, se propose d'examiner la question de savoir s'il peut être considéré comme un saint chrétien ou à tout le moins christique, un homme qui aspire à l'union à Dieu moyennant l'amour crucial.
Pour cela, le geste du Christ sert de modèle, à la fois dans le mouvement d'élévation vers le Père et dans le mouvement d'abaissement qui apparaît comme identification. Le soufi qui prononce " Je suis qui j'aime " est à même d'apprécier l'amitié du Verbe éternel pour les hommes qui le fait devenir leur égal.
Deux enquêtes sont en outre conduites sur le Christ de l'Islam. La première porte sur la conception de Suhrawardî, la deuxième sur celle de Mullâ Sadrâ.
